17h45 : avantage de cette arrivée tardive, il y a de la place au parking du haut. Je laisse la voiture et traverse le barrage de Bious-Artigues.

La première étape sera courte. Il s'agit juste de s'écarter des zones civilisées avant de planter la tente.

Le voilà donc, ce Pic du Midi d'Ossau, à la silhouette si caractéristique, dont le Béarn a fait son symbole. C'est le logo de l’Élan Béarnais, d'ailleurs.

Je suis en jambe. Le sac n'est pas si lourd - j'ai fait le pari d'un minimum de vêtements chauds et de nourriture - j'ai même choisi des chaussures basses. Et je suis bien plus affuté qu'au printemps. Tout baigne.

Montée tout droit dans les bois en direction du col d'Aas de Bielle.

Première rencontre. Humm la belle coulemelle - mon champignon préféré. Mais je n'ai pas ce qu'il faut pour m'en régaler : du beurre, de l'ail. - une poêle ! Tant pis, je la laisse.

Et voilà déjà la cabane qui marque l'entrée dans la vallée. Elle est fermée. Dommage encore, car j'y aurais peut-être justement trouvé l'ustensile qui me manque !

Nouvelle rencontre : je suis accueilli par les sifflements des marmottes, qui n'ont pas l'air très farouches. Bon je vais vite monter la tente ; ensuite je reviendrai pour essayer de les shooter.

Chouette coin de bivouac sous le Pic d'Ayous. Il est au programme de demain. Distingues-tu ma tente, devant le gros rocher ?

J'ai un compagnon de bivouac. Je le baptise Henry, les amateurs de vin d'alligator comprendront. Je suppose qu'il s'agit d'un chamois ? il y a encore un peu de fourrure brune à la base des pattes arrière.

Je redescends vers la cabane et m'installe patiemment à proximité du terrier de la marmotte.

Quelques minutes et la voilà ! Dans la boite !

Les marmottes sont originaires des Alpes : elles avaient disparu des Pyrénées il y a des milliers d'années. Elles n'ont été réintroduites qu'en 1948 et surtout à la création du Parc National, pour favoriser le retour des vautours et gypaètes.

Mais je n'oublie pas la thématique de mon trek : le Pic du Midi d'Ossau. Je remonte sous les crêtes des Becouettes pour une photo au coucher du soleil.

Retour à la tente.

(Jour suivant - face ouest)

(Jour précédent - face nord)

Je suis assez content du trek que je me suis concocté. Je n'ai vraiment pas la pression du temps qui passe : il me suffirait de resserrer un peu le tour s'il me venait l'envie de le raccourcir.

Alors quand, dès le début de la journée, je tombe sur deux marmottons peu timides, je me pause !

Les deux petits sont bien plus curieux que farouches. Il suffit de rester un moment au-dessus du trou où ils sont fourrés et hop les revoilà qui pointent le nez pour me dévisager. Maman Marmotte doit bien râler !

Faut quand même avancer, hein ? Je remonte par le milieu de la vallée d'Aas de Bielle. Le chemin sur la carte passe plus haut en rive gauche, mais ça ne change pas grand chose.

Encore ces beaux chardons au bleu profond.

Je prends de la hauteur peu à peu.

J'en bave un peu quand même sur la fin, avant d'arriver au col d'Aas de Bielle.

La vallée d'Aspe, de l'autre côté, est dans une jolie mer de nuages.

Le Pic du Midi d'Ossau est maintenant visible au-dessus du col d'Estibère. Pour un meilleur point de vue, je laisse le sac et remonte la crête vers le nord. Je mets quasiment la main sur une vipère, qui se barre en sifflant. Belle frayeur ! Pas courants ces reptiles à une telle altitude.

Une joubarbe en gros plan.

Quelques photos depuis la pointe où je m'arrête : encore la mer de nuage.

Le col de la Hourquette de Larry et à l'arrière-plan la Sierra de Bernera, au sud-ouest du Somport.

Je redescends lentement, bruyamment et précautionneusement pour ne pas retomber sur l'aspic de tout à l'heure.

Le Pic d'Ayous. Pour l'atteindre il faut que je le contourne par l'ouest.

Je suis fan des Iris des Pyrénées. J'adore cette fleur. Mais c'est un peu tard dans l'été, elles sont presque toutes fanées.

Du col d'Ayous, monter au sommet du Pic d'Ayous ne prend que quelques minutes. Je commence à mitrailler le Pic du Midi d'Ossau, ici devant le lac Roumassot. Ça va devenir compliqué de sélectionner les photos !

Premier grand panorama du Pic du Midi d'Ossau : face ouest.

Gros plan sur les lacs d'Ayous : de gauche à droite Roumassot, le Miey et Gentau, avec le refuge d'Ayous sur la droite.

Et toujours la mer de nuage dans la vallée d'Aspe.

(suite de l'article)

(accès au début de l'article)

Recherche de premiers plans devant le Pic du Midi d'Ossau...

Je redescends sur le col d'Ayous.

Régulièrement, des vautours fusent au-dessus de moi, parfois en-dessous, en suivant les crêtes pour aller chercher des ascendances. Très dur de les shooter : ils apparaissent au dernier moment et vu le temps de déclenchement de mon appareil photo (ressuscité de mon voyage dans le Vercors, après que je l'ai balancé deux fois par terre - la prochaine fois j'essaierai la même technique pour le lave-linge), pas facile de les garder dans le cadre...

J'ai largement le temps d'aller chercher un nouveau point de vue : je continue sur les crêtes au sud jusqu'au sommet du Pic de Larry.

La crête continue vers les Tres Pundetes de Larry et vers le Pic Hourquette, mais pas moi : je vais retourner au col d'Ayous.

Mais avant, gros plan sur le lac Bersau. En principe c'est sur son bord que je compte bivouaquer.

Deuxième grand panorama du Pic du Midi d'Ossau : depuis le Pic de Larry.

Au nord : le Pic d'Ayous où j'étais tout à l'heure.

Revenu au col, je débaroule vers les lacs et m'installe au pied du refuge pour la pause de midi à l'ombre - et faire de l'eau au passage.

Je suis assez sceptique en observant les nageurs qui s'amusent dans le lac Gentau, avec les vaches qui viennent également s'y rafraîchir les pattes. Je ne parierais pas pour le Pavillon Bleu... En tout cas c'est un sacrément beau point de camping.

Passé le moment du zénith, je reprends la route. Derrière moi, le Pic d'Ayous et le refuge d'Ayous.

Je remonte une série de petits laquets, y croise un improbable binôme en combinaison néoprène, avec une caméra sous-marine. Probablement des biologistes, recensant les poissons ou les batraciens. Arrivée au bord du lac Bersau.

Je cherche un coin un peu tranquille pour ma tente. il y a des vaches en estive, du bruit, des bouses - forcément...

Enfin, je trouve un site bien sympa, trace d'un ancien bivouac, avec un muret de pierres déjà monté et un sol propre. Mes prédécesseurs y avaient même installé un foyer, avec de la bouse sèche comme combustible.

Je pense y être assez peinard quand voilà tout un troupeau de moutons qui se ramène, mais heureusement passe autour de moi sans s'arrêter. Le patou passe aussi sans s'intéresser à moi.

19 heures : l'heure d'autorisation du bivouac ; j'installe la tente.

Le soir arrivé, je quitte le bivouac pour un petit tour. Au sud, les crêtes que je parcourrai demain, le long de la frontière franco-espagnole.

Je grimpe sur une petite éminence pour attendre le coucher du soleil. La mer de nuage s'est installée au fond de la vallée d'Ossau. Troisième panorama, le Pic du Midi d'Ossau des environs du lac Bersau.

 Peu à peu le Pic du Midi d'Ossau se teinte de rose.

(jour suivant - face sud)