C'est nunuche. Allez, je vous le mets quand même.

Tu m’inquiètes
Ma Chipounette
Quand tu cries
Pendant la nuit.
Je me lève -
Parti mon rêve -
Je t’épie
Du bout du lit.

Tu te dresses,
L’oeil en détresse,
T’assoupis
Et je m’enfuis
Vers ma belle :
Auprès de celle
Qui te fit
Un vendredi.

Chipounette
A été faite
Un jour gris,
Un jour de pluie.
C’était bête,
C’était la fête :
Moi aussi
J’étais bien gris !

Ma si belle,
Je me rappelle
Ce petit
Machin exquis,
Sa binette
Si stupéfaite,
Et ses cris
D’oiseau meurtri.

La mamelle
De jouvencelle
Que, ma mie,
Tu as sortie,
Dans son bec
Fut aussi sec
Engloutie…
Tu as souri...

C’était chouette,
J’ai pris perpète !
J’étais cuit,
Et pour la vie !

Tendre une joue chaleureuse vers un cul froid

Je te caresse

je m’exaspère

Je te chuchote

tu ne dis rien

Tu ne frémis pas

tu laisses faire

Indifférente tu t’en fous bien

Semer une tempête et récolter du vent

Je te provoque

je vocifère

Je t’invective

tu ne dis rien

Tu ne bronches pas

tu laisses faire

Indifférente tu t’en fous bien

Essuyer les plâtres des châteaux en Espagne

Je prémédite

je persévère

Je t’imagine

tu ne dis rien

Tu ne rêves pas

tu laisses faire

Indifférente tu t’en fous bien

Attendre un baiser de la belle au bois dormant

Il est temps d’éteindre la lumière

Tu ne parles pas

je ne dis rien

Je tourne le dos

je laisse faire

Tu parles enfin tu dis

à demain

Il n’est plus temps pour vous, hélas.
Jeunes gens, que croyez-vous donc ?
Nous les anciens, gardons la place.

                             Bientôt sonnera le gong…

Dernières miettes du gâteau,
Pour vous qui n’êtes pas banquiers :
Enregistrez votre loto…

                              Le monde est aux épiciers.

Chômeur, qui pleures le néant
De ton univers sans fierté,
Vois-tu le travail effrayant

                              Massacrer la liberté ?

Cesse la danse des abeilles -
Terre déchirée par les trombes -
Brûlent les semis au soleil :

                             Paysan, creuse ta tombe.

Tournez, tournez jusqu’au vertige,
Aiguilles de la Doomsday Clock -
Jusqu’à la fin ! Hélas qu’y puis-je ?

                             C’est l’heure du Grand Amok.

Envoi :
                             Princes cyniques, repus,

Derniers plaisirs, dernières chances,
Faites vos jeux, rien ne va plus :
Grroinf
slurrp,
éclatez-vous la panse !