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Episodes IV à VI
Chapitre 4
"Toi Vlad, lointain aïeul, vous
Parents de Transylvanie,
Monstres sanguinaires et fous,
Ecoutez : je vous renie.
Petite soeur chérie, va-t-en :
Je ne boirai pas ton sang."Quand la jeune femme se réveille
Le Snorque n’est plus là.
Et si dans son demi-sommeil,
Comme en rêve elle l’a
Entendu, il n'est pas temps d'y
Penser, il faut s'enfuir :
Le Baron va, pour son midi,
Exiger l'élixir !La morsure l’a libérée
De son emprise. Vite,
Il s'agit de récupérer
Son mari, ses petites
Et de s'échapper loin des Dunes.
………………………………Quelques jours ont passés.
Nous retrouvons au clair de lune
La famille apaisée.
Ils sont bien loin de leur foyer ;
Ils ont juste eu le temps
De s'échapper sur un voilier.Quelle aventure attend
Ces apprentis marins ? Voilà
Que l'alizé s'essouffle
Et puis s'arrête. Calme plat...
Plus un bruit, plus un souffle.
Autour d'eux, l'océan est lisse,
Un miroir de mercure.
Lentement du fond de l'abysse
Remonte une ombre obscure.Chapitre 5
"Chères vieilles tantes de Salem
Martyrs de l'inquisition
Je vous emprunte un blasphème
Un sort, une incantation.
Baba Yaga, ma grand-mère
Et vous toutes amies sorcières..."...Mais l’appel est parti trop tard.
Déjà le pont bascule
Alors que le Grand Calamar
Lance ses tentacules
Vers les marins qui tous s'enfuient.La Petite Mu coupe
Un appendice, puis deux, puis
Trois, tandis qu'à la poupe
Une des filles avec courage
Tente de faire pareil.Partout la bataille fait rage.
Son mari vise l'oeil
De l'animal aux milles bras.
Mais son harpon se tord
Et puis retombe avec fracas
Dans la mer. A bâbord,
Comme à tribord, c'est la panique.
Inutile d'user
D'une de ses formules magiques :
Les écailles irisées
Forment comme une carapace
Et tous les maléfices
Y rebondissent ou s'y fracassent.Prête à tout sacrifice
Elle se faufile sous le ventre
Et s'approche du bec.
Dans la gueule fétide elle rentre
Une épée d'un coup sec.Chapitre 6
"Octopus, goûte à ma lame
Et dis-moi que tu en jouis !
Qu'elle s'enfonce en ton âme
Et qu'alors celle-ci s'enfuit
Au plus lointain de ton corps.
Cette lame, c'est ta mort !"Le poulpe est pris de tremblements.
Il agite ses bras
Frénétiquement, violemment,
Bouscule les deux mâts
Du navire et s’effondre d’un
Coup sur la magicienne.Un profond beuglement soudain
Sort du corps du kraken
Mourant, puis c'est un grand silence...Enfin la Petite Mu
Rampe hors de la dépouille immense
A tout jamais vaincue.C’est le temps des réparations.
Hélas, tout est brisé :
Assurer la navigation
Ne sera pas aisé…
On monte un gréement de fortune
Avec des madriers.
Aucun vent ne se lève, aucune
Effluve pour gonfler
Le peu de toiles raboutées.Au soleil des tropiques
Apparaît la soif redoutée
De tous. Car les barriques
Ont toutes largement souffert
Du féroce combat.
Et soudain un cri : terre ! Terre
A l'horizon, là-bas !
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