• Islande 2014

    Deux mots : vatn et sandur...

    Pour faire simple, le tour du Langisjór.

    Islande 2014

    Vatnajökull, Fögrufjöll, Sveinstindur, Skaelingar, Uxatindar, Eldgjá, Ofaerufoss... Drôle de poème !

  • Ou pas tout-à-fait : S-1... La pression monte lentement. En plus il est question de grève des contrôleurs aériens. La préparation physique a été quasiment la même qu'en 2012 : une sortie hebdomadaire avec un sac de 15 kg environ depuis 2 mois. Des sorties de running en soirée. Sur le plan mental, par contre, je suis resté beaucoup plus réservé ; j'en ai parlé à peu de monde. L'idée est de rentrer plus dans ma bulle. Il n'y aura pas de comptes-rendus au fil de l'eau. J'espère qu'avec cette technique, la phase du retour à la vie normale sera par contraste plus facile : moins d'attente, moins de déception. On verra.

    Les préparatifs....

    Les cartes et le GPS : à moitié prêt. Encore quelques points GPS à rentrer, compléter mes extraits de cartes en ajoutant le quadrillage des latitudes/longitudes.

    La nourriture : prêt.

    Les derniers achats ce matin dans un magasin bio. Les lyo, achetés chez Lyophilise.com sont arrivés. Pour 10 jours :

    - 20 repas chauds, tous différents et 10 desserts Travellunch, MX3 ou Mountain House. 15000 kilocalories.

    - grosso modo 300 g de cerneaux de noix, 300 de noisettes et 300 de noix de cajou. 6000 kilocalories.

    - sachets de thé

    - restera à acheter à Reykjavík 500 g de beurre (4000 kilocalories) et 3-4 paquets de gâteaux secs.

    Avec ça, il y a un déficit de 12000 kilocalories : perte de poids de 2 kg en prévision.

    Le bivouac : prêt ! Tente Vaude, tissu de protection (faisant office aussi de couverture de survie), sac de couchage Millet (-1°), matelas autogonflant tout neuf Thermarest, une douceur : un oreiller Quechua (s'il y a la place !). Pas de lampe frontale ! Un masque aviation.

    Les habits : faut que je fasse le point. Ne pas oublier la moustiquaire de tête. Et le maillot de bain ?

    L'accastillage :

    - le réchaud Jetboil-Zip et 3 briquets (faut que ça marche : réhydrater les lyo à l'eau froide, j'imagine...). Le gaz sera acheté à Reykjavík.

    - trousse de pharmacie, avec notamment des anti-inflammatoires, des anti-nausées, quelques somnifères, quelques compresses et sparadraps. Un peu de crème solaire (positif !).

    - brosse à dent, mini dentifrice, serviette en tissu polaire (servira aussi à sécher la tente).

    - appareil photo résistant aux intempéries (avec une batterie de rechange), mon vieux GPS de rando, une banane pour porter tout ça. Des piles.

    - un bouquin (reste à choisir ; poche, 400 pages).

    - à compléter !

    La marche :

    - mes chaussures hautes, qui commencent à être bien fatiguées. Pas le temps de m’habituer à une nouvelle paire.

    - bâtons de marche

    - pour les gués : chaussons de plongée néoprène, ma paire de crocs fétiche.

    Reste aussi à vérifier que tout va rentrer dans le sac.

    Hâte d'y être...

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  • - G : Devant le tableau d'affichage et mon air perplexe, à la gare St Lazare, la jeune black du 93 qui m'aborde spontanément pour m'expliquer les arcanes du RER E. Et qu'il y a des trains qui font omnibus, et d'autres qui foncent sans s'arrêter jusqu'à Noisy...

    - G : ma belle-sœur qui m’accueille pour la nuit et son mari qui me dépose le lendemain matin à Charles-de-Gaulle.

    - G : au terminal 3, l'agent d'ADP qui se trompe en me renseignant et ensuite passe un bon quart d'heure à me chercher dans les deux halls pour m'expliquer son erreur et s'excuser. (S'excuser ! tu le crois ça ?)

    - G : l'hôtesse de l'air de WOW (la compagnie low-cost islandaise), qui m'offre le café quand elle se rend compte que je n'ai pas de liquide sur moi.

    - G : le camping-cariste à Reykjavík qui me propose une chaise pliante en me voyant bouquiner sur un rocher.

    - G : le chauffeur du car Landmannalaugar-Skaftafell, qui prend le temps d'interroger ses collègues pour être sûr de me déposer au bon endroit "at the crossroad to the Faxi hut."

    J0 - gentillesses

    "Have a good trip and take care of you." me lance-t-il avant de redémarrer.

    L'homme est intrinsèquement mauvais, naturellement et culturellement. Ouais. Certains font des efforts, voire se sont reprogrammés.

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  • A 5h.30 du matin, nous entrions en rade de Recife tandis que piaillaient les mouettes et qu'une flottille de marchands de fruits exotiques se pressait le long de la coque.

    Larti, t'es tombé sur la tête. Non, pas vraiment, tout sera expliqué. Cela-dit, cette fois-ci, contrairement à 2012, je n'écris pas ces chroniques en live. Il peut y avoir quelques erreurs.

    Cette première (demi-) journée de marche ne m'a pas tellement marquée. Cependant, je me rappelle....

    Je me rappelle la sensation brutale d'angoisse au moment où le car m'abandonne au bord de la route, "into the wild".

    J1 - Faxasund

    J1 - Faxasund

    Je me rappelle que la route est morne, en cette première heure et que, pour une raison psychologique qui m'échappe, je fonce comme un malade.

    J1 - Faxasund

    Je me rappelle qu'au bout d'une heure, j'ai avancé de 4,7 km à vol d'oiseau, selon mon GPS. Évidemment, je suis lessivé, alors même que j'abandonne la piste et coupe à travers la pénéplaine et ses épuisants ravinements qu'il faut traverser un par un.

    J1 - Faxasund

    Je finis par en prendre mon parti, choisis une rivière qui part plus ou moins dans la bonne direction et décide de la suivre.

    J1 - Faxasund

    Petit à petit, le talweg se creuse, devient ravin voire canyon. Je fais le pari de continuer à suivre le torrent, ma carte n'indiquant pas de reliefs importants. Il faudra que je l'apprivoise cette carte. C'est un vieux fond cartographique de 1971, imprécis et simpliste, au 1/100 000, que j'ai agrandi au 1/50 000. Elle va à plusieurs reprises me pousser à sous-estimer les difficultés.

    J1 - Faxasund

    J1 - Faxasund

    Et bien entendu, comme toujours ou presque, arrive le moment où la descente par le ravin devient impossible. En l’occurrence, je me retrouve en haut d'une superbe chute d'eau. N'ai pas d'autre choix que de crapahuter à moitié à quatre pattes pour remonter le versant gauche. (C'est quoi, la moitié de 4 pattes ? ;-) Crevant avec mes 20 kg sur le dos.

    J1 - Faxasund

    J1 - Faxasund

    J1 - Faxasund

    Il m'est heureusement facile un peu plus loin de rejoindre la plaine de Faxasund via les coteaux. Encore quelques kilomètres. Je pense à installer mon bivouac, dès que je trouverai un caillou pour enfoncer les sardines, car il n'y a que de la terre molle, des roches friables et de la mousse. Et puis je coince.

    Tant pis je m'arrête. Le corps humain - son mental aussi, peut-être - est un diesel : il faut démarrer en douceur. Tant pis si je suis à 5 km de l'emplacement que j'avais prévu pour mon bivouac, et tant pis si le coin n'a rien de bien extraordinaire. Je me rattraperai une autre fois.

    J1 - Faxasund

    Mon livre de chevet, choisi au tout dernier moment : "Tristes Tropiques", de Claude Lévi-Strauss, publié en 1955 et mêlant récits de voyage et réflexions philosophiques. Une écriture compliquée, faite de phrases à rallonge typiques de la littérature de l'époque, accentuée par l'acuité et la complexité de la pensée du grand homme.

    La solitude sera propice à cette lecture qui nécessite concentration et obstination. Si je n'étais pas feignant, je reprendrais en exemple la dernière phrase du livre : 22 lignes, 33 verbes... Je préfère recopier celle du début, très connue : "Je hais les voyages et les explorateurs." Charge contre les récits de voyage - alors qu'il a conscience de s’apprêter à en écrire un. La 1ère phrase de cet article  - j'avais dit que je m'expliquerais - est un exemple de ce qu'il appelle les scories de la mémoire.

    "Eh quoi ? Faut-il narrer par le menu tant de détails insipides, d'évènements insignifiants ?" Mon récit n'en manquera pas ;-)

    J1 - Faxasund

    9 km.

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