• Le trajet d’aujourd’hui est un classique, dont j'attends beaucoup : beauté et aventure. Bon, faut relativiser la difficulté : si Terdav', entre autre, programme ce parcours, c'est qu'il n'y a pas trop à se mettre la pression. Mais tout seul, il y a toujours moyen de se fiche dans la panade. Conclusion : partir le premier et compter sur les autres pour ramasser les morceaux.

    De toute façon, quand je me lève ce matin, les Islandais sont encore dans le coma. Vent du nord violent et froid. Sorte de catabatique descendant tout droit des glaces du Vatnajökull. Pour la première fois cette année, j'ai besoin des gants et de la capuche du coupe-vent.

    La première partie du trajet longe la Skaftá, qui se rétrécit, coincée entre les laves du Laki et les reliefs plus anciens de l'ouest.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    Elle est belle, cette île au milieu de la Skaftá ; on la trouve d'ailleurs souvent dans les calendriers de paysages islandais.

    J8 - Uxatindar

    Malheureusement, je ne peux pas m'attarder, sous ce désagréable vent du nord. Se stabiliser pour prendre un cliché est déjà difficile.

    Un peu plus loin, c'est comme un entonnoir dans lequel la Skaftá s'engouffre en mugissant.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    Imagine le combat titanesque de l'eau et du feu, quand les laves du Laki et les eaux de la Skaftá bataillaient pour se frayer un chemin. D'autant que les Grimsvötn étaient en éruption en même temps que les bouches de feu du Laki (c'était en 1783-1784), et généraient probablement de grandes quantités d'eau de fonte par dessous le Vatnajökull.

    J8 - Uxatindar

    Le chemin est bien balisé. Il coupe à travers un sandur pour m'amener à la grosse difficulté du jour, la traversée de la vallée Hvanngil, à son embouchure avec la Skaftá. C'est aussi ma première vraie vision du mont Uxatindar.

    On voit la trace qui remonte dans la mousse, de l'autre côté de Hvanngil. A peu près au milieu de la photo ci-dessous. Sacré passage à gué !

    J8 - Uxatindar

    La pratique habituelle : enlever le bas, revêtir les chaussons de plongée et les crocs. Vu le froid et la durée probable du passage, je mets le sur-pantalon de pluie. Je me lance, en essayant de rester sur la gauche, quitte à traverser plusieurs fois les bras de rivière, afin d'éviter les zones de glaise grises où je pourrais plus ou moins m'enliser.

    Voilà, il n'y a plus qu'à passer deux fois ce bras aux eaux blanches et ça sera fini. Tiens c'est marrant, pourquoi ces eaux-là sont blanches, d'ailleurs ? Je fais un pas, deux pas, plante les bâtons pour préparer le suivant. Oups, brutalement, de l'eau jusqu'à la dragonne ; ça va pas le faire. Demi-tour ; crétin va, c'est plus Hvanngil : à force de rester à gauche, t'es en train de te lancer sur un bras de la Skaftá !

    Bon, alors on fait comment ? A y regarder de plus près, il y a des traces sur l'éperon à ma droite, quoique ça paraisse bien raide. De toute façon, c'est forcément ça la solution. Je traverse donc le torrent issu de Hvanngil, à ma droite, et atterris en amont de l'éperon.

    Je pose le sac, vais jeter un œil ; ça passe. Retour au sac, j'enlève les crocs et me remets en configuration de marche.

    Résumé sur la photo ci-dessous : éviter les sables mouvants en restant sur la gauche (droite sur la photo), atterrir en amont du bras de la Skaftá, traverser précautionneusement, en mode dahu, et en faisant bien gaffe aux plaques de palagonite, le plan incliné.

    J8 - Uxatindar

    Le vent se calme un peu, et, petit à petit, le temps s'améliore alors que j'arrive en face du mont Uxatindar.

    J8 - Uxatindar

    Pause déjeuner.

    J8 - Uxatindar

    Il est pas beau, mon Uxatindar, avec son lac ?

    J8 - Uxatindar

    Faut le savoir, mais pour une fois, le meilleur (et le plus beau) chemin consiste à s'enfoncer dans le canyon en amont du lac d'Uxatindar.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    Le canyon d'Uxatindar est époustouflant. Mes photos ne lui rendent pas hommage.

    (Suite de l'article)


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  • (Accès à la 1ère partie de l'article)

    Piégeux : les ponts de neige ! Ainsi, en voilà un qui s'écroule sur mon passage. (Enfin, sous mon passage...) Heureusement pas très haut : je n'ai pas perdu l'équilibre.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    On reste, comme ça, dans le canyon d'Uxatindar, un coup à droite, un coup à gauche, pendant un peu plus d'une demi-heure. C'est tout simplement splendide.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    Ça s'élargit un peu, on va bientôt sortir.

    J8 - Uxatindar

    Quelques belles colonnes d'orgue basaltique.

    J8 - Uxatindar

    J8 - Uxatindar

    Ça y est, c'est fini.

    J8 - Uxatindar

    Revoilà le mont Uxatindar, depuis le sud, cette fois-ci.

    J8 - Uxatindar

    Pour rejoindre Skaelingar, à la sortie du canyon, j'avoue que je n’ai pas vraiment préparer l'itinéraire. Je rejoins vite une piste 4x4 qui y mène facilement, mais je préférerais rester dans les hauteurs, alors je me lance sur un chemin de mouton.

    Au nord-est, la Skaftá, les volcans du Laki et la partie sud du Vatnajökull.

    J8 - Uxatindar

    A force de suivre mon mouton, je me retrouve encore une fois à peiner dans des ravines, et obligé, pour ne pas trop fatiguer, de remonter de plus en plus à l'ouest.

    Vers le sud, le Myrdalsjökull, que je n'approcherai malheureusement pas cette année.

    J8 - Uxatindar

    Monté très haut, je peux observer toute la descente jusqu'à la pâture de Skaelingar, et choisir l'axe qui me permet, sans difficulté, de rejoindre la plaine.

    J8 - Uxatindar

    Pour les Islandais, c'est un site elfique. il faut dire que Skaelingar est rempli de structures basaltiques bizarroïdes.

    J8 - Uxatindar

    Alors, d'après certains Islandais, il s'agit de projectiles lancés par les trolls lors d'une guerre contre les elfes.

    J8 - Uxatindar

    De façon peut-être moins poétique, les géologues voient dans les piliers de Skaelingar des structures creuses qui se seraient formées autour de colonnes d'eau hyperchauffée, lors de l'avancée des laves du Laki à la rencontre des eaux de la Skaftá.

    Finalement, la même explication, si l'eau symbolise les gentils elfes et le feu les méchants trolls... Voici le lien si tu tiens à en savoir plus...

    J8 - Uxatindar

    La cabane de Skaelingar est vide, lorsque j'y arrive. Il y fait tout juste 7°. Je mets en marche le radiateur à gaz.

    Pas de mot de Nesrine et Christophe, sur le livre d'or. J'espère que leur traversée Sveinstindur - Skaelingar sous la pluie ne s'est pas trop mal passée... (Si vous me lisez... faites un petit coucou !)

    Petite sieste en attendant mon groupe d'Islandais - Ils m'ont prévenu que ce serait encore la fête ce soir... Mais vu la température (et encore un peu de vent), je n'ai pas le courage de m'installer sous la tente...

    Peu à peu, tous mes compagnons de Sveinstindur arrivent, un par un ; tout le monde a traversé Hvanngil, sans soucis.

    Pas de Lévi-Strauss, ce soir. Pour être sûr de dormir tôt - il faut me lever de bonheur demain matin - malgré la fiesta islandaise qui sévit (en réalité vite écourtée par la fatigue !), j'ai pris une bonne dose de somnifère.

    (Jour précédent) (Jour suivant)

     


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  • Hélas, plus que deux jours de rando. La première demi-journée va être consacrée à un site grandiose : Eldgjá (qu'il faut prononcer éldguiao), la Gorge de Feu.

    Encore une fois premier à me lever, ce matin, pour découvrir enfin le soleil. J'en profite pour magnifier les photos des piliers de Skaelingar.

    J9 - Eldgjá

    L'ancienne cabane de Skaelingar, qui sert aujourd'hui d'entrepôt à proximité du refuge principal :

    J9 - Eldgjá

    J9 - Eldgjá

    Je m'élève au-dessus de Skaelingar et de la Skaftá, en suivant d'abord quelques minutes la piste 4x4 (de l'autre côté de la Skaftá, le Laki / Lakagigar).

    J9 - Eldgjá

    Comme la piste fait un grand détour, voire rejoint la F208, je pars plein ouest vers le Mont Gjátindur.

    J9 - Eldgjá

    J'ai deux options : gravir le Gjátindur, ou grenouiller autour de la cascade Ófaerufoss. A mon avis, ça va être la deuxième option. D'autant que comme je n'ai pas la moindre idée de l'itinéraire pour rejoindre le sommet du Gjátindur, je perds du temps. Forcément, encore, toujours, je crapahute de ravinement en ravinement.

    Comme il fait beau, c'est tout de même assez facile de trouver les passages qui mènent jusqu'à l'arête sud de la faille Eldgjá.

    J9 - Eldgjá

    Impressionnante Eldgjá ! Ce n'est vraiment pas la peine de monter plus haut. D'autant que vu l'heure, si je veux profiter du site d'Ófaerufoss exempt de touristes, faut que je me dépêche.

    J9 - Eldgjá

    Et donc, je choisis de débarouler au fond d'Eldgjá (facile, le chemin est balisé, n'y passent pas que des moutons ;-).

    J9 - Eldgjá

    Quelques petits pissoux qui dévalent eux aussi Eldgjá. Je les baptise Litla-Ófaerufoss. Patience, la vraie cascade approche !

    J9 - Eldgjá

    Coup d’œil vers le fond de la faille. C'est difficile de visualiser, de se représenter ce volcan, l'un des plus puissants de l'ère historique. (On est tellement habitué à l'image classique du Fujiyama.)

    Comme une sorte de cratère longitudinal au-lieu d'être circulaire, à la manière de l'éruption en cours actuellement à Holuhraun, au nord du Barðarbunga ?

    J9 - Eldgjá

    J9 - Eldgjá

    Au milieu d'Eldgjá, quelques petites structures en anneaux. J'y imagine des fontaines de lave, des marmites de sorcière bouillonnant dans les dernières semaines de l'éruption.

    J9 - Eldgjá

    (Suite de l'article)


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