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J5 Colle Rosset
Matin. Soleil. Ne reste plus que ma tente : mes voisins ont décidé de doubler l'étape, ils se voient au refuge du Carro ce soir. Ouch ! Pas pour moi ce genre d'exploit.
A partir de là, c'est un peu spécial, je n'ai ni carte ni GPS (je réserve encore mes piles défectueuses pour une urgence). J'ai juste la copie d'un article d'un vieux Montagnes Magazine, d'où j'ai tiré l'inspiration de ce tour. Deux pages succinctes et une vue d'ensemble tirée de Google Earth à grande échelle. A ce stade, pas de problème, ça se fait à vue, il me faut rejoindre le colle Rosset et pour cela d'abord redescendre sur quelques hectomètres la vallée de Rhêmes. Chouette, quelques edelweiss au bord du chemin.
Et vite je remonte dans la pente pour rejoindre les crêtes en rive droite. Le refuge Benevolo est maintenant au soleil. La Granta Parei au-dessus ne ressemble plus du tout au Cervin.
Et me voilà sur la crête, toujours la Granta Parei (en commençant par la droite), la pointe de Bazel un peu en retrait, la pointe de la Galise, etc.
Le chemin suit le torrent au fond du vallon de Vaudala, la montée n'est pour l'instant pas raide et ma forme n'a plus rien avoir avec celle d'hier : je commence à faire le plein de globules rouges !
Un moment je pense que mon col se trouve là-haut, juste au fond.
Mais brusquement bifurcation à gauche et changement de rythme radical. Le couloir vers le colle Rosset est une fameuse bavante. Zigzags dans les éboulis sur plus de 400 mètres de dénivellation, avec les 50 derniers bien raides. Seraient un peu impressionnants à la descente.
Ça y est, me voilà au colle Rosset : nouveau passage à 3000, 3023 m précisément. Cette fois-ci nous sommes dans les hauts du Val Savarenche, fameuse vallée qui flanque le Grand Paradis avant de rejoindre Aoste.
De ce côté-ci du colle Rosset, c'est un univers minéral, une sorte de plateau de pierres et de petits lacs.
Apparition du Grand Paradis, avec à sa droite le Ciarforon.
Choc : en 1986 j'étais allé crapahuter sur le glacier avec mon pote Nénesse. A l'époque le Ciarforon - c'est mon souvenir - était entièrement caparaçonné de glace...
Quant au glacier sur lequel on évoluait (on s'était pris une méchante engueulade par un guide parce qu'on se baladait sans crampons ni corde)... Y en a plus.
Dans les pentes au-dessus du lac Rosset, oh merveille, des edelweiss par dizaines...
Tags : Grand Paradis, Granta Parei, Benevolo
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