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Manganu - Pastricciola 2
Mes premiers châtaigniers corses ! (Honnêtement, sans les bogues, je serais infoutu de les distinguer des hêtres.)
Orto. Des hommes, il y en a peu. Une vieille qui m'observe, deux gamines en vacances. Alors en fait de lions... bof, il y a les chiens. Chiantissime de ne pas pouvoir traverser un village sans qu'une palanquée de clébards se mettent à aboyer.
J'essaye de joindre le gérant du gîte de Pastricciola. Pas moyen ; j'avais oublié qu'on était samedi. Tant pis, je trouverai bien un site de bivouac, enfin j'espère : pas évident dans la forêt de trouver même quelques mètres carrés plats pas trop défoncés par les cochons.
Je me paume un peu avant de trouver le sentier du mare a mare. Pas si mal balisé, pourtant, mais les premiers hectomètres après le village sont un vrai foutoir. Chemin très moche qui dévale vers le fond de vallée. Ça ne dure pas, ça redevient sympathique à la traversée du Fiume Grosso, sous la falaise du Capizzolu.
J'y déjeune de lentilles au jambon (très moyennes) et repars sur une montée casse-pattes de 200 m de dénivelé. Orto vu d'en face.
De ce côté-ci, le chemin, passage ancestral bordé d'enclos moussus, est tout simplement magnifique.
Et ça redescend vers un deuxième village - Guagno.
La pluie reprend, tandis que je me lance dans une bonne bavante de presque 500 mètres. Des grondements à la limite de l'infrason... Mon premier cochon sauvage.
Juste un peu plus loin, une truie ? laie ?, couleur pâle et tachetée avec deux petits marcassins ? porcelets ? Ceux-ci traversent le chemin, me voilà entre la mère et sa progéniture. Pas très rassurant.
Je fais un maximum de bruit, elle se rapproche, m'observe. Je constate qu'elle a un marquage à l'oreille. Sauvage le cochon ?
Il n'y a pratiquement plus de chemin. J'avance à l'intuition, content de retrouver régulièrement le marquage orange du mare a mare, revenant en arrière quand il disparaît. Ça grimpe quasi tout droit, à travers les troncs d'arbres, les fourrés, les ronces, la terre est intégralement labourée par les cochons, c'est une vraie aventure, surtout sous la pluie et la capote qui ferment la vue !
Bocca Missicella. Dans le brouillard. Je ne vois rien. Ça redescend dans la vallée du Cruzzini. Je guette les endroits de bivouac. Pas évident, pentu, pentu. Mais il ne faut pas que je me rapproche trop de Pastricciola.
Le chemin s'aplanit sur une sorte de crête. Il est assez large pour la tente. Je m'arrête.
Espérons juste qu'aucun cochon ne viendra se prendre les pattes dans les tendeurs...!
Tags : orto, guagno
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