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Par lartisan le 12 Août 2019 à 23:00
8h30. Bonjour Marguerite ! Début de balade bucolique.
Et pourtant, la course est ambitieuse. Monter au Buet est une rando redoutable, environ 1800 m de dénivelée positive quand on y monte d'une traite de la vallée de Vallorcine... Y a pas mieux dans le coin. Coup d’œil en passant à la Cascade de Bérard, très prisée des touristes.
Avant d'atteindre le verrou glaciaire, je repère ce passage qui avait, en février, tellement impressionné le groupe de randonneurs que je doublais en raquettes sous la neige et la glace (voir là !). En été ça s'avère être une passerelle de bois au-dessus du torrent. Avec un garde-corps apparemment démonté en hiver.
Bien vite nous surmontons le verrou et voyons apparaître tout le fond de la vallée de Bérard.
Le refuge de la Pierre à Bérard est lui aussi vite atteint. En février il était complètement invisible. J'avais déjeuné sur la Pierre, qui dépassait seule de la neige.
Mine de rien, on a déjà monté 600 m, un bon tiers du dénivelé. Mais la rando change de braquet... Plus de 40% de pente sur les 1200 m restant.
Après quelques zigzags au-dessus du refuge, on rejoint un chaos de blocs.
Puis de belles dalles de granite bien raides, qu'on remonte en adhérence.
La renoncule des glaciers, une de mes fleurs préférées, symbole de la haute montagne.
On passe sous le col de Salenton et nous voilà dans le cirque de la Table au Chantre.
Il n'y a plus de végétation. On entre dans un étrange paysage exclusivement minéral.
L'altitude et la fatigue commencent à se faire sentir. Petit répit, vers 2650 m, le chemin rejoint la crête ; on découvre toute la partie haute de la vallée de la Diosaz.
Et l'extraordinaire falaise des Fiz.
Et ça repart pour la bavante finale vers l'arête de la Mortine.
Le souffle est court, mais j'ai trouvé un rythme mécanique, presque robotique ; le paysage est comme hors du temps, et moi aussi.
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Par lartisan le 12 Août 2019 à 22:57
Pas question de stopper, il faut profiter de cet automatisme, de cette pensée bloquée, de ces mouvements répétés à la limite de la conscience. Enfin je rejoins l'arête, la pente s’adoucit et j'en profite pour shooter l'Aiguille Verte.
Il n'y a plus qu'à rejoindre le sommet du dôme. Le Buet, 3098 m.
Vers le nord, le succession des crêtes vers la Suisse. Au fond à droite, les massifs au-dessus de la vallée du Rhône. Je n'ai jamais bien su les identifier.
A l'est, c'est comme passer en revue toute une littérature de montagne, Frison-Roche, Terray, Bonatti... Panorama complet (on ne fait pas mieux...) de toute la chaîne du Mont-Blanc, du glacier du Tour jusqu'à Bionnassay. Clique !
Un peu de détails : Aiguille du Midi, Mont-Blanc du Tacul, Mont-Maudit, Mont-Blanc, Dôme du Goûter, Aiguille du Goûter.
Gros plan sur l'arête de Rochefort, entre Grandes Jorasses et Dent du Géant.
L'Aiguille Verte et les Drus.
Au nord de l'Aiguille Verte, le bassin du glacier d'Argentière (le plus beau de la vallée de Chamonix !)
Au sud-ouest , toujours les Fiz. Plus loin, les sommets de Vanoise se perdent dans la brume de beau temps.
Déjeuner, et on redescend par le même chemin. Trop fatigués pour faire la traversée par les crêtes. Ce serait pourtant une belle balade, mais il faudrait encore beaucoup d'énergie pour cheminer en hors-piste dans la vallée de Tré-les-Eaux. Quant à moi, je suis lessivé.
En descendant, je prends cette photo du glacier du Tour, encore un témoin du réchauffement climatique. Sa langue glaciaire s'est "définitivement" effondrée en 1949.
Sous le col de Salenton, nous avons l'heureuse surprise de croiser une famille de bouquetins peu farouches. Deux petits cabris.
Et des étagnes vraiment peinardes.
Je crois qu'on aura mis un peu moins de 9 heures. Bien entendu, il est possible de monter en deux temps, avec une nuit au refuge de la Pierre à Bérard.
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Par lartisan le 12 Août 2019 à 21:56
Aiguille Pourrie... un nom peu engageant pour un des plus beaux belvédères de la chaîne du Mont-Blanc, un Brévent sans ses touristes... Deux manières d'y monter (ou possibilité de réaliser une traversée !) : soit par Planpraz et le col du Lac Cornu, soit par la Flégère et le col de la Glière.
Cette année, on y est monté par Planpraz, en guise d'entraînement avant le Buet. Quelques mètres au-dessus de la gare du téléphérique, un chemin part à flanc vers le nord, sous les Aiguilles de Charlanon.
Cheminement facile, face aux Aiguilles de Chamonix et bien sûr au Mont-Blanc, qui domine Planpraz.
Arrivée au col du Lac Cornu, où s'arrêtent la grand majorité des touristes. Contemplation de la chaîne des Fiz au-dessus du Lac Cornu.
Certains continuent leur chemin, contournant le sommet en direction du col de la Glière et des Lacs Noirs, car ils ignorent que l'Aiguille Pourrie s'offre à eux sans grosse difficulté, malgré les apparences.
Vers l'Aiguille Pourrie il n'y a plus de traces balisées, mais le cheminement est évident, et on n'a quasiment pas à mettre les mains. Panorama à 360° ! L'Aiguille Verte.
Gros plan sur la fameuse face nord des Grandes Jorasses : le Linceul, l'éperon Walker, l'éperon Croz...
Au nord, la Combe de la Glière ; on en reparle tout à l'heure.
On redescend un peu, s'installer confortablement pour le pique-nique, perturbé par le chip-chipeur...
Pour ensuite redescendre observer l'envol des parapentes depuis Planpraz.
Parapente et Mont-Blanc...
Comme dit plus haut, on aurait pu faire le choix de redescendre vers la Flégère. J'illustre avec les photos d'une rando faite l'an dernier jusqu'au col, dans un temps nuageux peu propice aux panoramas.
Du sommet de l'Aiguille Pourrie, il faut donc redescendre côté col du Lac Cornu (ça ne passe pas en arête nord), contourner par l'ouest pour rejoindre le col de la Glière et dévaler le haut de la combe. Continuer à descendre la Combe de la Glière en hors-piste est une option si on en a l'habitude. Sinon, remonter vers le Col du Fouet.
J'aime bien cette pointe, je l'appelle "le troll De Gaulle" :)
Coup d’œil arrière : l'arête nord de l'Aiguille Pourrie.
Dans la Combe de la Glière, plein de bouquetins particulièrement peu craintifs. A toucher presque !
Des jeunes de l'an dernier, je suppose, accompagnant leur mère. Celle-ci est outrageusement enceinte.
Elle supporte un ventre surgonflé, et est probablement sur le point d'accoucher d’ailleurs, car on est fin août, ce qui est très tardif pour les bouquetins.
Du col du Fouet, descente sous les pylônes d'un télésiège, pas ce qui se fait de plus sympa, et on rejoint le téléphérique de la Flégère.
(Sommaire articles Mont-Blanc)
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