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Par lartisan le 6 Août 2015 à 18:17
La gageure est de traverser le massif des Aiguilles Rouges de gare à gare. Avec passage au Brévent et au col de Salenton.
Me voilà donc en gare des Houches. Il est plus ou moins 10h30. pas très matinal...
Le début du trek monte tranquillement en forêt ombragée.
Je longe la statue du Christ-Roi. Je dirais bien le Kitch-Roi, bon... Je vous laisse juge : monumental ouvrage de béton armé de 25 m construit en 1934. Un prêtre est en train de donner la messe. M'attarde pas...
Je continue à m'élever, contourne le parc des Merlets. Les arbres se font rares, et ce sont les premières ouvertures vers le Mont-Blanc.
Cagnard éprouvant sur le chemin de Bel-Lachat.
J'avais croisé quelques bouquetins au printemps sur cette route, mais là il fait trop chaud, ils doivent être plus haut.
Au refuge de Bel-Lachat, pas d'eau : "Notre source se tarit". Zut, j'avais compté dessus. Derrière le mat des parapentistes, l'Aiguille Verte, qu'on reverra sous un autre angle en fin de rando.
On continue vers le Brévent, première pointe sud des Aiguilles Rouges.
Toute cette zone est une réserve naturelle, longtemps convoitée par les promoteurs de domaine skiable... On longe le Lac du Brévent, avec les Roches des Fiz en arrière-plan.
Et voilà le sommet, 2561 m. Pas d'eau là non plus mais je m'y attendais.
Panorama "imprenable" du haut du Brévent, qui justifie bien pour les touristes de la vallée une montée en téléphérique.
Le Mont-Blanc, bien sûr.
Au nord, la suite des Aiguilles Rouges, petit massif granitique qu'on va longer et le Mont-Buet, motte de calcaire charriée et posée par dessus le granite. Y grimper demain ? Je ne sais pas.
La descente vers le col du Brévent est particulièrement minérale et austère ; belle ambiance.
Et juste quelques mètres après le col, les bouquetins : une maman avec son petit de l'année et celui de l'année dernière.
Descente dans la vallée de la Diosaz, vers la partie la plus sauvage du massif.
Je suis de plus en plus préoccupé par le manque d'eau. Il m'en faut pour mon lyophilisé du soir, et je me sens de plus en plus déshydraté. Les petits ruisseaux qui en principe coulent sur ce versant vers le barrage de la Bajulaz sont à sec.
Enfin, en voilà un encore en eau. Ouf. Probablement l'exutoire du Lac Cornu.
J’arrive au pont d'Arlevé, au fond de la vallée, qui permet de traverser la Diosaz. J'imaginais pouvoir remonter en rive droite orographique du torrent, mais il n'y a pas de chemin, pas de trace, et je n'ai pas vraiment la forme pour crapahuter dans la végétation. Et puis il est déjà 18h.
Tant pis, je vais rester sur le chemin vers les chalets de Moëde et m'élever un peu afin de réduire le dénivelé de demain.
Petite énigme : qu'est-ce que c'est ?
La réponse plus bas...
Bon, j'installe le bivouac un peu après la Tête de Jeubon. Petite écharpe de rose sur l'Aiguille du Belvédère : il fera beau cette nuit - malgré les quelques nuages qui devraient vite se dissiper, enfin j'espère !
Deux étoiles filantes et quatre satellites plus tard, je m'endors. (Un des satellites clignotait... J'en ai déduit qu'il tournait sur lui-même et présentait successivement au soleil une face sombre et une face réfléchissante ?)
La réponse de l'énigme de tout à l'heure : un fruit (plus précisément une involucre) de centaurée alpestre.
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Par lartisan le 6 Août 2015 à 18:16
Il n'a pas fait si beau que ça, et j'ai même été réveillé par quelques gouttes vers 1h00. Le temps de mettre à l'abri un maximum de choses sous la protection du sac à dos, c'était déjà fini. Une petite lueur, à peu près au niveau du torrent du lac Cornu : je ne suis pas seul dans la montagne.
3h00, nouveau réveil. Un randonneur passe sur le chemin à 200 m de moi environ, éclairé par sa frontale. La lune est sortie, plus d'étoiles.
6h30, re-réveil. Cette fois-ci, c'est le bavardage d'un groupe de randonneurs matinaux. Bon, le jour est levé ; en quelques minutes le rose disparaît des sommets, c'est reparti pour une journée en plein soleil.
Les Fiz et leur formidable falaise urgonienne.
J'ai bien avancé en fin de journée (même si je suis en retard sur mon itinéraire), et en quelques minutes je rejoins les chalets de Moëde, où un abreuvoir me permet de remplir mes bouteilles. Sûr que je vais beaucoup boire aujourd'hui !
Le soleil encore bas crée quelques jolis effets de contre-jour parmi les vératres.
Passage au refuge de Moëde-Anterne. La plupart des randonneurs sont en train de finir le petit déjeuner sur la terrasse ; certains enfilent leurs souliers de marche, prêts au départ.
Ce n'est pas la grande forme après la journée éreintante d'hier (9 heures de marche, 1700 m de déniv'), et tout est prétexte à un arrêt. On dirait que je découvre la fonction macro de l'appareil photo !
Cette traversée du refuge de Moëde-Anterne vers les chalets de Villy offre un point de vue spectaculaire et inédit sur la montagne de Pormenaz et sur le Mont-Blanc :
Encore un effet de contre-jour, sur les linaigrettes cette fois-ci.
Allez, il faut avancer. Après contournement des barres rocheuses, je rejoins le magnifique alpage des chalets de Villy, avec le Buet en fond de vallée de la Diosaz.
Échange de bons procédés avec un père et ses 2 fils au vague accent (canadien ?) : photos !
Et on continue de monter.
Vraiment sympas ces chalets de Villy et ce fond de vallée. Il n'y a pas plus isolé dans le massif du Mont-Blanc... Il y a de l'eau à disposition, un des chalets est ouvert, avec quelques bas-flancs disponibles pour y passer la nuit, le réseau GSM n'y passe pas. L'endroit rêvé pour une retraite de quelques jours et l'exploration tranquille des vallons et des sommets accessibles. A noter !
La face sud du Buet nous domine.
A partir de là, c'est la galère. C'est trop raide pour moi. La nuit hachée ne m'a pas permis de me remettre et en plus une grosse ampoule m'oblige à marcher sur la pointe ou à poser le pied droit en biais.
Durs les derniers mètres du col de Salenton.
Distraction de quelques minutes...
Enfin le col. Les Fiz.
Arrêt déjeuner (il est déjà midi - jamais avancé aussi lentement !). Lyo. Riz sauce piquante pour ceux ou celles que ça intéresse.
Revigoré (et surtout sans sac !), je trouve l'énergie pour grimper au petit sommet (2574 m) à l'ouest du col et y prendre quelques photos.
Une dernière du Mont-Blanc.
La partie nord des Aiguilles Rouges : Aiguille du Belvédère, Aiguille des Chamois, etc. Elles ont encore un peu de glaciers, mais ça ne durera pas :-(
Le Buet. La limite du charriage (de la roche sédimentaire par-dessus la roche magmatique) est particulièrement nette.
C'est clair, je n'y monterai pas : restent 500 m de dénivelé; que je n'ai pas dans les jambes. Pour y grimper depuis les Houches, la bonne option était de contourner Pormenaz par l'ouest et de dormir aux chalets de Villy - afin d'éviter la grimpette au Brévent. Autre thématique ! Je voulais rester au plus près des Aiguilles Rouges et de la Diosaz.
Descente cahin-caha vers le refuge de la Pierre à Bérard.
La vallée de Bérard est magnifique, et blindée de monde : la canicule a poussé les touristes à prendre de l'altitude !
Arrivée au village du Buet, au pied de l'Aiguille Verte.
J'arrive en gare du Buet pile en même temps que le train du Mont-Blanc Express.
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Par lartisan le 7 Décembre 2014 à 10:27
En rangeant mon bureau, je tombe sur ces photos qui datent de l'été 2012. Voilà une suggestion de rando sympa : aller jeter un œil aux empreintes de dinosaures du lac d'Emosson.
Cette année-là, les infrastructures hydrauliques sont en travaux. Impossible de se balader le long du lac du bas : la route est privatisée pour le chantier. On est cependant autoriser à rejoindre les gorges de la Veudale.
Du coup, la montée est raide. On arrive rapidement en face du Cheval Blanc.
Sous la crête du Cheval Blanc, le lac du Vieux Emosson. Vide cette année-là !
La zone des empreintes est depuis quelques années délimitée par des chaînes. Sa découverte est assez récente (1976, mais popularisée vers 1990) : avant, les traces restaient à l'année sous les "neiges éternelles" - une preuve parmi d'autre du réchauffement climatique.
Zoomons un peu.
Pendant l'été des paléontologues bénévoles se relaient pour expliquer aux visiteurs l'origine des empreintes. Et d'abord ce ne seraient pas des dinosaures mais des archosaures (leurs ancêtres du Trias).
Je cite Wikipédia : "On sait peu de choses sur les sauriens primitifs qui ont laissé ces traces, étant donné que l'on n'a pas réussi à les rattacher à une espèce déjà connue. On estime cependant que ces reptiles mesuraient entre deux et quatre mètres de haut et pesaient moins de 500 kg. Quatre espèces différentes ont pu être identifiées, deux bipèdes et deux quadrupèdes".
Autre trace du passé, juste à côté : des restes de dessication du sol ; elles aussi remontent au Trias (200 millions d'années).
A la descente, nous croisons un bouquetin.
On en voit de plus en plus, dans le pays du Mont-Blanc, alors qu'ils étaient quasi-inexistants il y a 30 ans.
Plus bas, nous coupons vers l'ouest pour atteindre le haut du barrage du Vieux Emosson, puis rejoignons le pied du verrou, où un bus-navette est mis à disposition des randonneurs pour traverser en sécurité le chantier.
Bon, j'imagine que tout le site est rouvert au public. Faites-le en boucle. Montez par les lacs et redescendez par les gorges de la Veudale (meilleures chances d'approcher les bouquetins), ou l'inverse pour une descente moins raide.
(Sommaire articles Mont-Blanc)
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