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Pyrénées
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Par lartisan le 28 Février 2013 à 21:59
Le projet de ce printemps : une petite boucle entre l’Hospice de Rioumajoux et le refuge espagnol de Biados.
La vallée de Rioumajoux est au sud de St Lary-Soulan. Je me gare au bout de la route (à Frédançon) et passe la nuit tranquillement dans la voiture. Pas de pression, la 1ère étape n’est pas très longue. Je dépasse l’Hospice et m’élève tranquillement au-dessus de la limite de la forêt.
Il fait beau. Derrière moi, la vallée : l’Hospice est bien visible sur la photo ci-dessous.
Le paysage, pelouse d’altitude ponctuée de restes de neige, est sublissime.
Arrivée au Port d’Ourdissétou. Vue sur le lac de barrage d’Urdizeto.
J’aurais pu prendre le temps d’un détour au lac d’Urdizeto, je n’y ai pas pensé.
Cap à l’est. Arrivé au Paso de los Caballos, devant moi se dévoile le fil rouge de ma rando, le Posets (appelé aussi Llardana), 2ème sommet des Pyrénées (3371 m).
A ma droite, la Punta Suelza.
Me voilà sur le GR11 espagnol, qui va me conduire jusqu’à Biados.
A mon arrivée, le gardien est en train de fermer le refuge (on est dimanche soir). Mais il y a une autre cabane qui reste accessible à côté, avec même un peu de literie (de toute façon j’avais emmené mon matelas autogonflant).
Le temps est changeant, il y a même une petite averse et tout s’assombrit d’un seul coup.
Puis, tandis que les soleil descend, le temps se remet un peu au beau, ornant le Posets d’une drôle d’écharpe orange.
Le lendemain, je monte vers le Posets : je compte d’abord rejoindre le Collado de Eriste pour un coup d’œil au massif de la Maladetta.
Il n’y a pas beaucoup de neige en cette fin de printemps, malgré l’altitude. Ce n’était pas vraiment à l’ordre du jour, mais il me semble possible de gravir la Tuca de la Forqueta : 3010 m, ça sera mon premier 3000 m de l’année.
Me voilà au col d’Eriste. Vue au nord :
La montée jusqu’au sommet de la Tuca de la Forqueta est assez facile, il faut juste mettre un peu les mains. Panorama ! Au nord, le Posets sous un nouvel angle :
A l’est, la Maladetta. Je ne connais pas, il va falloir programmer une sortie de ce côté.
Grosse migraine qui me tombe dessus. Je redescends au col puis tente de rejoindre le lac d’Esmilas directement. Pas la meilleure idée que j’ai eue aujourd’hui. Il y a des barres rocheuses entre lesquelles il faut se faufiler, ça n’est pas très marrant.
D’autant que ma migraine augmente, j’ai l’impression d’avoir les yeux qui explosent. A l’exutoire du lac il y a un petit édicule avec une vanne de vidange. Je me faufile à l’intérieur. Ça n’est pas du tout confortable mais ça me permet de passer quelques instants dans le noir jusqu’à ce que la douleur s’apaise. Je redescends par le même chemin.
Coucher du soleil, encore de nouvelles couleurs sur le Posets.
Avec le soir, comme d’habitude, la migraine ophtalmique disparaît.
Dernier jour : rejoindre la France et Frédançon. Je remonte le torrent de la Cinqueta de la Pez.
Me revoilà dans ces beaux paysages de prairies avec derrière moi le Bachimala et le Posets.
Passage de la crête au Puerto de la Madera. L’origine de ce nom viendrait qu’il y a aurait eu pas mal de commerce de bois, dans le temps, via ce col. Retour voiture.
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Par lartisan le 27 Décembre 2012 à 20:01
Cet automne-là, mon projet n’est pas très arrêté, juste retourner dans les vallées au-dessus de Pont d’Espagne, que je ne connais qu’au printemps, et gravir un ou deux « 3000 » faciles, genre Petit Vignemale et Grande Fache. Je ressens un gros besoin de solitude pour compenser les fortes sollicitations professionnelles. A cette époque de l’année, les refuges ne sont gardés que le week-end, j’ai de bonnes chances de m’y retrouver seul ou presque seul.
Je m’élève au-dessus de Pont D’Espagne. On est dimanche après-midi, je croise les touristes qui redescendent du lac de Gaube.
Au-dessus du lac, ils se font de plus en plus rares, tandis que le soir descend dans les fonds de vallées.
Premières visions sur la face nord du Vignemale.
C’est dans ce coin que j’avais été victime d’une insolation, il y a quelques années. J’avais traversé, dans la neige et en plein soleil, du refuge Wallon au refuge des Oulettes de Gaube par le col d’Arratille. Arrivé au refuge des Oulettes, j’étais à demi aveugle, j’avançais les yeux fermés en comptant mes pas d’un caillou à un autre, et je m’étais quasiment évanoui au bord du chemin. Avec le soir et le coucher du soleil j’avais pu redescendre à Pont d’Espagne me gaver de l’aspirine laissée dans ma voiture, puis remonter au refuge Wallon dans le noir. Maintenant, je n’oublie plus casquette et lunettes de soleil efficaces !
J’arrive au refuge des Oulettes de Gaube. Ça fait longtemps que je ne croise plus personne. Petite déception, il y a un couple franco-allemand dans le refuge. Consolation : ils ont fait du feu, avec le bois laissé par le gardien, qui est parti pour la semaine. En plus ils sont bien sympas, ils me racontent Berlin, Cracovie, Prague. Deux espagnols arrivent en fin de soirée. Il ont l’air totalement HS. Ils arrivent du Vignemale. Nous nous attendons à ce qu’ils restent pour la nuit, mais non, il faut qu’ils soient en Espagne dès demain, alors ils repartent à la lueur des frontales. Nous nous partageons les dortoirs.
Le lendemain, voilà la face nord du Vignemale dans toute sa splendeur, au soleil levant !
Le Petit Vignemale est à mon programme. Le couple franco-allemand redescend dans la vallée. Je m’élève vers la hourquette d’Ossoue. Plus le chemin avance, plus on s’approche de la paroi du Vignemale, de plus en plus impressionante. Le Pique Longue :
Du col, vue impressionnante vers la vallée d’Ossoue et le Mont-Perdu en arrière-plan.
La montée vers le Petit Vignemale (3032 m) se fait sans trop d’effort dans les pierriers.
On est très près des sommets du Vignemale, et on surplombe le glacier d’Ossoue, l’un des derniers des Pyrénées françaises.
Il s’agit maintenant de redescendre vers le refuge de Bayssellance (2651 m), le plus haut refuge gardé des Pyrénées.
Mais, tout comme les Oulettes de Gaube, il n’est pas gardé en ce moment dans la semaine. Je m’y installe tout à mon aise. Il y a l’électricité, mais pas de chauffage, sauf à mettre en route le poêle. Il n’y a pas d’eau, non plus. Je vois qu’un tuyau descend depuis le nord. Je prends mes gourdes et je me dirige vers une sorte de petit édicule que je suppose être un réservoir, après avoir contourné un petit lac dans lequel se reflètent le Mont-Perdu et la Brèche de Rolland.
Au-dessus du réservoir – qui est vide – le tuyau continue, et un peu plus haut, voilà la source.
Je retourne au refuge. Entre temps, un couple d’espagnols est arrivé. Je ne serai pas non plus seul ce soir. Je bouquine, en admirant du coin de l’œil l’avancée des ombres sur le Mont-Perdu et le Taillon.
Pour le lendemain, j’envisage un instant de continuer le tour du Vignemale par l’est, mais côté espagnol, il n’y a pas de refuge équipé, juste des cabanes et je n’ai pas pris de matelas. Tant pis, je reste sur mon idée de départ : regagner la vallée du Marcadau pour gravir la Grande Fache.
Au matin, donc, demi-tour pour rejoindre la vallée de Gaube tandis que le soleil se lève sur le Vignemale.
Je continue à l’ouest vers le col des Mulets
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Par lartisan le 27 Décembre 2012 à 20:00
(Accès à la 1ère partie de l'article)
Voilà la vallée espagnole d’où je serais arrivé si j’avais mis en œuvre mon idée de tour du Vignemale.
De l’ouest, le Vignemale prend un tout autre aspect : une sorte de pyramide biscornue.
Au-dessous du col, il y a ce très beau lac, tout simplement le lac du Col d’Arratille :
Je descends un peu pour accrocher un point de vue sur les lacs de la Badète.
Ça se termine par des barres rocheuses, aussi je remonte vers le col d’Arratille, sans regret car je tombe sur des rochers plissés très photogéniques.
Et puis plus haut, joli paysage que la pyramide du Vignemale au-dessus du lac du col d’Arratille.
Je retrouve le chemin balisé, qui descend tranquillement vers le lac d’Arratille.
Puis, c’est le haut de la vallée du Marcadau, surmontée de la Tête de l’Ours.
Et voilà le refuge Wallon, où, encore une fois, je ne suis pas seul. Le lendemain, je gravis la Grande Fache (voir article à part), puis le surlendemain, je retourne à Pont d’Espagne par les lacs du nord
Lac Nère :
Il y a un écho formidable, alors j’y cris quelques vœux (encore une drôle de superstition) avant de continuer vers le lac du Pourtet, particulièrement tranquille et transparent.
Je dévale vers les lacs de l’Embarrat.
C’est amusant de constater que, plus on descend, plus les lacs sont pollués par des algues vertes. Celles-ci profitent des engrais que leur fournissent les moutons. Ça n'est pas très écologique, mais finalement assez esthétique, regardez !
Et voilà la si belle et si paisible vallée du Marcadau qui me ramène à ma voiture.
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