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Par lartisan le 26 Mai 2017 à 22:50
La voilà !
A l'entrée de la Queyrie, c'est l'étrange Carrière Romaine...
Étranges vestiges... Quelle idée d'aller si haut, si loin, chercher ces matériaux de construction, si lourds, si encombrants ?
Enfin quoi, c'est pas la pierre qui manque...
J'ai glané un peu d'infos sur Internet. Il semble donc que cette carrière ait servie aux alentours du second siècle après JC. Apparemment, les blocs de 10 tonnes étaient acheminés vers Die, à l'époque une cité gallo-romaine importante.
Bien du plaisir aux transporteurs... Il faut croire que cette pierre en valait la peine, et pourtant difficile d'y voir grande différence avec le calcaire urgonien omniprésent. Peut-être pour son grain vaguement rougeâtre.
Des panneaux abandonnés en cours de taille sont encore en place. On voit bien la technique utilisée.
Des morceaux de colonnes brisées sont également éparpillés, tout autour du site.
Deux clichés du site dans son entier.
J'ai tant que bien que mal caché la famille qui avait tenu à se poser au milieu de la carrière, pour son déjeuner. Est-ce qu'on s'installerait juste devant la Joconde pour un pique-nique !? Y a parfois des claques qui se perdent.
L'autre attraction de la Queyrie bien entendu : l'Arbre Taillé.
Il est près de 14 heures : midi solaire ! Je dégote un épicéa sous lequel me faufiler pour un bon farniente en attendant que le soleil tape moins fort.
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Par lartisan le 26 Mai 2017 à 23:09
Il est temps de repartir, même si le sac s'est fait lourd. Décidément je n'aurai pas les pattes pour le grimper jusqu'en haut du Grand Veymont.
Bah, l'ascension du Grand Veymont, point culminant du Vercors, était optionnelle : je l'ai déjà gravi il y a une vingtaine d'année. J'avais dormi à la Cabane des Aiguillettes - que voilà.
A deux cents mètres de la cabane, nouvelle harde de bouquetins.
Cette fois-ci, ce sont quasi exclusivement des femelles et des petits.
Il n'y a qu'un seul gros mâle, qui se la joue chef de famille mormon...
Mouvement tournant, sorte de lente spirale qui me rapproche peu à peu du groupe sans les effaroucher.
Un dernier cliché, et on reprend la route...
Pas de montée au Grand Veymont, donc. Je le contourne par l'ouest, en tirant dans le haut du plateau de Bonnevau.
Sente peu marquée qui finit par rejoindre le GR 91 que j'avais laissé au Pré Peyret.
Hum... Tu sens l'odeur ?
Un jour, en se penchant pour boire dans une fontaine, Narcisse voit son reflet. Hypnotisé par son image, il tombe dans la fontaine. Sauvé de la noyade par une quelconque déesse un peu dévergondée, il s'y transforme en fleur.
Et c'est pourquoi, par cette odeur quasi narcotique, Narcisse tente de nous attirer à notre tour dans la fontaine. Que voilà d'ailleurs ! - la Fontaine de la Chau.
Elle coule en abondance, et comme il n'y a personne, j'en profite pour une bonne toilette complète. C'est un des grands plaisirs de la rando en autonomie, ces décrassages à l'arrache, les jours de grand soleil. Le corps est chaud, et le contact de l'eau fraîche est sensationnel - au sens propre : sensation-nel !
Je plante la tente sur un petit mamelon, au lieu-dit Biscordat.
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Par lartisan le 27 Mai 2017 à 23:07
J'ai passé la soirée à écouter les gloussements des lagopèdes. Ça drague et ça pécho..
Bon, je repars pour une journée qui va s'avérer bien morose. Pourtant sympa, cette rencontre avec une vesse de loup géante.
Je dépasse la Jasse de la Play.
L'ambition du jour est de gagner le pied des sommets, pour grimper demain matin et traverser la Petite et la Grande Moucherolle. Des paysages grandioses sur Internet. Mais je n'ai pas trouvé d'autre solution pour gérer l'eau sur ce parcours que de me charger à bloc.
Hier à la Fontaine de la Chau, j'ai rempli mes trois litres habituels dans mes deux bouteilles et complété encore par deux litres dans une poche à eau. Le sac dépasse allègrement les 20 kgs et ça ne suit pas. Essoufflement à la moindre côte. Petit moral.
C'est qu'elles apparaissent encore loin et hautes, ces Moucherolles...
Grimpette galère jusqu'à Tiolache du Haut - y a pourtant que 100 m de dénivelé. Pulsatille des Alpes.
Suivie d'une longue descente dans l'étonnant canyon des Erges.
L'exposition sud-ouest du canyon des Erges est propice à l'installation d'une flore un peu différente.
On est loin du 1er mai ; puisse pourtant ce brin de muguet nous porter chance :)
Le GR reprend au nord, dans les bois.
Je profite d'une clairière pour m'arrêter et mettre la tente à sécher car il n'y a pas eu le moindre souffle de vent cette nuit, et ma respiration s'est condensée sur la toile.
Je suis très inquiet pour mes chaussures et je constate les dégâts.
Le devant se fend, ce n'est pas très grave mais m'énerve un peu. Elles ont juste deux ans ces chaussures et je pensais qu'elles me feraient plus de route. A quoi bon s'acheter de bonnes chaussures de cuir, si c'est pour voir les parties composites se déliter à vitesse grand V ?
Plus embêtant, la semelle qui part en vrille. Je n'avais pas fait gaffe à quel point le basalte de l'été dernier avait abrasé mes chaussures. La traversée des lapiaz est en train de les achever...
Sortie des bois pour arriver sur la magnifique plaine de Darbounouse.
La Petite Moucherolle se rapproche peu à peu. Il va falloir décider si je bifurque vers son flanc ou si je continue sur le GR vers Corrençon.
L'inquiétude pour mes semelles grandit peu à peu. Vont-elles tenir jusqu'à Grenoble ? Non vraiment, je ne peux pas prendre le risque de me retrouver en crocs sur les pentes raides des Moucherolles.
Tant pis, je vais rester sur le GR et prier pour qu'elles tiennent les bons 45 km qui restent. Quelque part soulagé, je vide ma poche à eau. Shunter les sommets est une défaite, mais mes épaules et mon dos s'en réjouissent, et pour mon ego le prétexte des chaussures est bienvenu !
En approche de Corrençon, je m'aperçois que les plaines dites du "Champ de la Bataille" ont été transformées en golf depuis l'édition de ma carte...
Les randonneurs "sauvages" ne sont pas les bienvenus ! Je me faufile subrepticement sur les chemins pour caddies, dégote un petit bosquet entre deux greens et cache ma tente au bord d'une petite clairière.
Ça ne me dérange pas trop de jouer les hobos. C'est même un peu drôle d'écouter les derniers golfeurs du soir passer à proximité sans me voir.
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