• Cap Corse 2023

    En quelque sorte le tour du cap Corse (en comptant le bus !) : enchaînement sur cinq jours du sentier douanier (de Macinaggio à Centuri) et du chemin des crêtes (retour à Bastia).

    Cap Corse 2023

  • Bastia le matin. Le bus vers le cap Corse est pour demain 10 heures, j'ai tout mon temps pour compléter mes vivres et même un peu visiter. L'accès au centre-ville me fait penser à Naples.

    QBG - J0

    Boulevard Paoli, rue Campinchi - où je repère un magasin de spécialités corses, j'y repasserai avant de reprendre l'avion ; je m'y attendais : pas moyen de trouver une bouteille de gaz au format universel. Hégémonie de la marque en bleu...

    Pas grave. Un petit tour en train ; la ligne Bastia - Ajaccio fait office de TER dans la vallée avant de grimper dans les montagnes. Je me casse les dents sur l'Intersport de Furiani : pas de matos de randonneur. Un petit pèlerinage tant que j'y suis au stade du SC Bastia.

    QBG - J0

    Claude Papi, la légende du football corse...

    QBG - J0

    Bon, je reprends ma quête, vers la boutique "La Randonnée", à Biguglia, où je suis sûr de trouver mon bonheur. Elle n'ouvre qu'à 14 heures, je choisis de crapahuter jusque là-bas à pied en guise d'entraînement, le sac sur le dos. Je reprends le train au retour, pour rejoindre le camping des Sables Rouges. La tente installée j'ai le temps d'une baignade sur la plage de l'Arinella.

    QBG - J0

    Demain ce sera le vrai départ.

    (Suite du trek - ou plutôt début !)


    votre commentaire
  • (Accès au début du récit)

    J'ai réussi à me mettre en retard ce matin. Je cravache le long de la route pour rejoindre la gare routière (à côté de la mairie). Je suis quasiment seul dans le bus vers Macinaggio, on a récupéré un couple de touristes au dernier moment. Pas de concurrence en matière de randonnée, ça m'étonne un peu. Le chauffeur est un grand bavard. Il n'arrêtera pas de parler durant toute l'heure du trajet. Un peu soûlant, ma cure de solitude sera pour plus tard. Mais pas inintéressant, il a des anecdotes plein son sac, il nous montre, par exemple, les vestiges des villas plastiquées dans les années 90. Il décrit aussi tous les sommets que je côtoierai dans les jours à venir, liste tous les hameaux de montagne au-dessus de nous.

    Kilomètre zéro : le port de Macinaggio, point de départ du sentier douanier.

    Sentier douanier - J1

    Ce matin, le vent s'est levé. Le cap Corse sans vent, c'est malheureusement pas courant (voire... demain...). C'est u siroccu, il vient du sud-est, chaud, humide. Il apporte une sorte de grisaille. On devine la silhouette d'une île au large, tout juste visible. Le port de Macinaggio dépassé, le sentier douanier longe la plage vers la punta di a Coscia.

    Sentier douanier - J1

    Plus loin, c'est le monte di a Guardia.

    Sentier douanier - J1

    Beaux massifs de panicauts des sables. Je ne m'attends pas à voir une grande variété de fleurs dans cet environnement aride.

    Sentier douanier - J1

    Les îles Finocchiarola, avec une première tour génoise.

    Sentier douanier - J1

    Petite vue arrière.

    Sentier douanier - J1

    Un dernier coup d'œil sur les îles Finocchiarola...

    Sentier douanier - J1

    ... et ça continue vers le nord-ouest (je laisse la mer tyrrhénienne pour la mer ligure), tout le chemin qu'il me reste à faire jusqu'à la pointe d'Agnello. 

    Sentier douanier - J1

    Mais je m'échappe un moment du trait de côte pour déjeuner au pied de la chapelle romane de Santa Maria. Elle daterait du IV ou Vème siècle !

    Sentier douanier - J1

    Depuis que le chemin a viré à l'est, le sirocco est bloqué par les montagnes, c'est le cagnard ; je laisse passer le midi solaire avant de rejoindre la mer et le plus beau spot de la journée : les vestiges de la tour Santa Maria di a Chjapella.

    Sentier douanier - J1

    Trop belle ! Je multiplie les prises de vue, je varie les angles et les premiers plans. 

    Sentier douanier - J1

    La tour Santa Maria a été construite en 1549.

    Sentier douanier - J1

    Attaquée au canon en 1793, il en manque la moitié.

    Sentier douanier - J1

    Si la première plage au pied de la tour Santa Maria était squattée par le troupeau de vaches, celle-ci, sur la calla Francese, me tend les bras.

    Sentier douanier - J1

    C'est certainement une des plus belles plages depuis que j'ai quitté Macinaggio. (Il y avait, juste avant, une petite plage encore plus belle, sur la calla Genovese.) Mais je ne peux pas me baigner. Sans possibilité de me dessaler, le risque de provoquer des irritations aux cuisses, à l'aine, aux pieds, est trop fort.

    Sentier douanier - J1

    Sur la suite du chemin, curiosité géologique : de nombreuses roches vertes aux formes biscornues.

    Sentier douanier - J1

    J'imagine qu'il s'agit de serpentine, d'anciennes croûtes océaniques, métamorphisées en schistes.

    Sentier douanier - J1

    Le chemin prend de la hauteur au dessus de la baie de Capandola. Le relief ne bloque plus le vent, le sirocco est à fond, je tiens à peine debout sur l'arête qui mène à la pointe d'Agnello - et à sa tour génoise. Il est à espérer que ça sera plus calme quand je serai mille mètres plus haut.

    Sentier douanier - J1

    Après la tour d'Agnello, me voilà tout au nord du cap Corse., une pointe sans nom sur la carte IGN. Encore plus au nord : l'île de la Giraglia.

    Sentier douanier - J1

    Traversée de la plage de Cala. C'est le moment de réfléchir à mon bivouac. Après Barcaggio, ce ne sera plus que montées et descentes sur plusieurs kilomètres, il faut donc que je me trouve un coin tranquille dans la baie d'a Cala. Je remonte une piste vers le sud. A ma droite il y a du beau gazon, c'est une parcelle privée, accolée à une propriété cossue, pas l'endroit où jouer le hobo.

    Sur la gauche, un genre de pâturage, je vais jeter un œil. Le moyen de se cacher derrière les buissons, parfait, j'y reviendrai. En attendant, il me faut de l'eau. Je rejoins le port de Barcaggio.

    Glace et Pietra ! Avec vue imprenable sur l'île de la Giraglia.

    Sentier douanier - J1

    Peu à peu le sirocco se calme. On rouvre les parasols. Le moment venu, je rejoins mon site de bivouac pour y monter ma tente.

    Sentier douanier - J1

    Données GPS du jour : 12,9 km, +461 m, -458 m. Sans compter la route des Sables Rouges à la gare routière.

    (Jour suivant)  (Début du trek)

     


    votre commentaire
  • (Jour précédent)

    C'est reparti. Barcaggio comate encore. Le sentier reste pour l'instant en bord de mer.

    Sentier douanier - J2

    Toujours l'île de la Giraglia.

    Sentier douanier - J2

    Village de Tollare.

    Sentier douanier - J2

    La tour génoise de Tollare est parfaitement réhabilitée et chaulée. Ça lui enlève du cachet, je trouve.

    Sentier douanier - J2

    Passé Tollare, ça grimpe rude. Aujourd'hui, pas de vent, la température grimpe aussi.

    Sentier douanier - J2

    Au-dessus, c'est le maquis impénétrable. Les cigales donnent tout ce qu'elles ont.

    Sentier douanier - J2

    On tangente les 140 mètres, le sémaphore du capo Grosso en visu.

    Sentier douanier - J2

    Tout ça pour redescendre violemment sous le monte Riuzzulu. C'est encore l'île de la Giraglia qu'on aperçoit au loin.

    Sentier douanier - J2

    Et puis ça repart encore dans le maquis, et pour un moment. Je quitte la mer ligure pour, ben la méditerranée, tout simplement.

    Sentier douanier - J2

    La chaleur est devenue insupportable, pas le moindre brin de vent. Je suis scotché. Et déjà en manque d'eau... J'espérais pouvoir refaire mes réserves dans les ravins. Le ruisseau de la Grotta alle Piane est quasi à sec. Un vague filet d'eau qui glisse de flaque en flaque, du goutte à goutte.

    Sentier douanier - J2

    Trop soif. Je récolte un demi-litre. La foi dans mon filtre, mais elle a quand même un goût de terre. Je vais la garder pour mon lyophilisé. Bascule au col, cote 217 m.

    Sentier douanier - J2

    Une série de coteaux à passer, montée, descente, le corps en ébullition. Dans un creux, des bosquets d'épineux forment une mini canopée. Je m'effondre à l'ombre pour une longue pause déjeuner. Et puis il faut repartir, bien en retard et loin de mon objectif du jour.

    Sentier douanier - J2

    Car il est clair que je ne serai pas capable de me hisser jusqu'au col de la Serra.

    Sentier douanier - J2

    J'envisage de plus en plus d'aller prendre une chambre (et une Pietra !) à Centuri. Le sentier est revenu en bord de mer, le col de la Serra est 300 mètres plus haut... 

    Sentier douanier - J2

    Et puis alors que je m'approche de la baie de Centuri, un panneau me propose un raccourci vers Cannelle "par l'Arinella". Courage ! Et tant pis pour la Pietra.

    Sentier douanier - J2

    Ce sentier alternatif est magnifique. C'est un chemin ancestral, flanqué de petites terrasses taillées dans la pente. J'ai repris un peu de poil de la bête, après avoir avalé mes dernières réserves d'eau à la perspective de la fontaine de Cannelle ; et puis il y a enfin un peu d'ombre. Parmi les terrasses, une en particulier attire mon attention. D'abord parce qu'en profitant d'une partie éboulée, je peux y grimper facilement. Ensuite parce qu'elle a juste les dimensions pour y installer ma tente, enfin parce qu'elle sera facile à épierrer.

    Bon, on verra. Je rejoins un peu plus loin Cannelle. La fontaine est bien indiquée. Et superbement aménagée.

    Sentier douanier - J2

    C'est un îlot de fraîcheur, où dansent les guêpes et pépient les moineaux. Je bois, je bois... Je profite d'y être tout seul, j'arrose ou mouille mes vêtements, nettoie la crasse rapidement. Et puis m'installe tranquillement pour bouquiner. Pas question de continuer ! De temps en temps, quelques villageois viennent se recueillir et bavarder au bord de la fontaine. Tous parlent corse.

    En fin de journée je dégringole vers ma terrasse, monte ma tente. Un peu d'ingénierie pour tendre la toile dans le peu de largeur qui m'est dévolue. Sacré point de vue sur le port de Centuri et l'île de Capense.

    Sentier douanier - J2

    Mais d'heure en heure la température ne chute pas ; toujours pas de vent.

    Données GPS du jour : 11,7 km, +741 m, -599 m. 

    (Jour précédent)  (Jour suivant)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique