-
J3 - Arpont
Ça piaille et ça court dans tous les sens encore ce matin mais en tout cas, moi j'ai dormi comme un bébé... Bon je traîne pas, c'est samedi et le refuge de l'Arpont, ce soir, est en période hors gardiennage, je veux y arriver de bonne heure.
Les lacs d'Aussois, Plan d'Amont et Plan d'Aval, sont encore à l'ombre tandis que je les contourne.
Derrière moi, en plein soleil, la Pointe de l’Échelle (à droite) et le Rateau d'Aussois, que j'aurai donc raté. Grr. Mais je vais me rattraper...
Et au nord, la Pointe de Labby et la Dent Parrachée, à contourner.
Je traverse rapidement le domaine de la station de ski d'Aussois.
L'attraction du coin, la Pierre du Diable...
Les habitants d'Aussois étaient très pieux, le Diable désespérait... Il lui vint une idée pour se débarrasser d'eux définitivement : détruire l'église le dimanche en plein office et tous les dégommer d'un coup. Strike... Il repéra, du côté de la Fournache, un énorme rocher qu'il pourrait précipiter vers le village. Mais alors qu'il s’apprêtait à réaliser son funeste forfait, quatre lièvres apparurent, s'emparèrent de la pierre et la laissèrent retomber sur place en écrasant le Diable...
Un peu plus au nord, le chemin remonte un ravin puis repart en traversée, dans un paysage digne des Dolomites ou du col de l'Izoard.
Au loin au sud, apparaissent tous les grands sommets de l'Oisans (où il faudra que je retourne ! Pas mis les pieds depuis bien 15 ans...) : le Pelvoux, l'Ailefroide, la Barre des Écrins, et même la Meije, à droite !
Toujours ce paysage tourmenté, ruiniforme, de cargneules, le cirque de la Turra.
Cargneules... Ah ah j'aime ce mot. Kaarrr-gneûûû-le. Si ça se trouve ç'en est même pas. Edit : ç'en est ! C'que c'est que de faire de longues études...
Un long moment, le chemin va rester quasi à l'horizontal, autour des 2300-2400 m d'altitude, dans les prairies jaunies par cette fin d'été et les pierriers de dolomie.
Et je remonte comme ça toute la haute Maurienne... Je m'écarte un moment du chemin pour prendre une photo de la vallée depuis un petit sommet surmonté d'une croix, la Loza.
Depuis un moment j'observe le ballet des vautours, au-dessus de ma tête.
J'arrive enfin à les shooter, ce qui me permettra, au retour, de les identifier, car je ne connais pas grand chose à ce genre d'oiseaux, quasi inconnus dans les Alpes il y a encore 20 ans. Donc... des vautours fauves.
"Ne comprends-tu pas que le moindre oiseau qui fend l'air est un immense monde de délices fermé à tes cinq sens ?" William Blake. Encore une phrase recopiée de La panthère des neiges. Pour le coup, on peut parler d'Altérité. La vision d'un rapace n'a rien à voir avec la nôtre, son acuité, sa perception du relief, des mouvements, des couleurs. Un autre monde...
Toujours la Dent Parrachée, à main gauche.
Et de l'autre côté de la Maurienne, le Gand Roc Noir.
Mais voilà qu'apparaissent enfin les Glaciers de la Vanoise, avec le Dôme de l'Arpont...
-
Commentaires