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Des Sarradets à Goriz
La traversée Brèche de Rolland – Goriz assortie de l’ascension facile d’un « 3000 » (le Taillon), voilà encore une belle randonnée, à travers des paysages spectaculaires.
Il est déjà tard dans la saison (début octobre), tard dans la journée. Je laisse la voiture sous le Port de Boucharo, avec pour premier objectif de rejoindre le refuge des Sarradets pour y passer la nuit. Je croise quelques randonneurs qui m’alertent : attention, le refuge est fermé, inaccessible. Bah, ça ne m’inquiète pas, il y a bien, en principe, une partie qui reste ouverte hors saison. Dans le pire des cas, redescendre à la voiture ne sera pas trop long.
Ce qui m’inquiète plus, quand je rejoins le col des Sarradets, c’est la glace… Pas prévue. On dirait qu’une tempête a sévie sur la partie française du massif.
Etrange ambiance que celle de ce grand refuge des Sarradets abandonné.
Je fais le tour et trouve l’accès : il faut monter une petite échelle, on rentre directement à l’étage. La partie ouverte du refuge comprend une salle à manger et un dortoir. Ce n’est pas la première fois que je suis seul dans un refuge, mais bien la première fois dans ce genre de grand refuge habituellement gardienné : c’est spécial, le sentiment de solitude est exacerbé. Forcément, il y fait froid, alors je m’enterre sous 5 couvertures.
Grand bleu le lendemain matin. Petite grimpette. Le chemin est bien givré, un peu glissant. A la montée, ça va. Je rejoins d’abord la brèche de Rolland.
Côté espagnol, il n’y a presque pas de neige ou de glace sur le Descargador : l’orage s’est vraiment cantonné sur les faces nord du massif du Marboré.
Il y a quand même quelques stalactites de glace qui menacent, j’essaie de ne pas passer trop près des parois. Une femelle isard et son petit :
Avant de rejoindre le refuge de Goriz, mon itinéraire prévoit l’ascension du Taillon, « 3000 » facile.
Il suffit de contourner le Doigt.
Ensuite, suivre les crêtes permet de rejoindre le sommet du Taillon sans difficulté. Panorama. Le Vignemale et son glacier :
Le massif du Marboré et le Mont-Perdu :
Je débaroule vers le llano de Millaris. Revoilà ma petite famille isard.
Ensuite c’est la traversée jusqu’à Goriz par les cuellos del Descargador et de Millaris. Les paysages calcaires en gradins et verrous glaciaires sont particulièrement somptueux.
Le refuge Goriz est bondé. La randonnée est le sport « national » catalan. J’avais prévu d’y passer 2 nuits et de monter au Cylindre du Marboré, mais je n’ai pas réservé… Il y a de la place pour moi, mais juste pour cette nuit. Changement de programme, il va falloir que je retourne côté français dès demain…
Le lendemain, donc, itinéraire allégé : contournement de la Sierra Custodia et retour à la brèche de Rolland. D’abord un petit tour près des falaises du canyon d’Ordesa afin de prendre en photo les Tres Sorores : Cylindre du Marboré, Mont-Perdu et Soum de Ramond.
(Voir l’article « Canyon d’Ordesa » pour le même paysage au printemps.)
Au fil de ma boucle, je repère un vautour, puis débusque un groupe de sangliers (je n’ai pas eu le temps de les prendre en photo, ils m’ont fichu la trouille les vaches !)
Les Tres Sorores et les Tres Marias côté canyon d’Anisclo :
Retour à Goriz par le collado de Arrablo. Tiens, il y a des vaches en alpage ! Elles ont fait de la route !
Et je reprends le chemin vers le refuge des Sarradets. Je tombe sur toute une harde d’isards.
Voilà la brèche de Rolland vu depuis la grotte Casteret. Sacré lapiaz, il faut des chevilles solides pour y cheminer.
Contraste par rapport à l’avant-veille : le refuge est ouvert pour le week-end, et en plein surbooking. Mais ici, contrairement à Goriz, on accueille tout le monde. Après le dîner, les gardiens disposent des matelas un peu partout dans la salle à manger.
Retour à la voiture, dernier coup d’œil sur le Taillon.
Tags : goriz, sarradets, taillon, brèche de rolland, mont-perdu
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