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J7 - Hallingskarvet
Finse, déserte au petit matin... La deuxième étape de haute montagne de mon trek commence dans la grisaille. Je suis pessimiste pour la météo d'aujourd'hui, alors je suis parti de bonne heure, avant la pluie.
Étrange petite ville, accessible seulement par le train, construite en 1908 autour de la gare - comme dans un western. Les trains sortent d'un tunnel, s'arrêtent, lâchent un joueur d'harmonica, pardon, quelques touristes, randonneurs, VTTistes, skieurs en hiver, repartent par un tunnel...
La gare de Finse est, à cette heure matinale, aussi vide que le village.
Le glacier est malheureusement dans les nuages, on ne voit que la base de Middalen. Très crevassée. Ça me conforte dans l'idée que je n'aurais pas pu traverser - tout seul et avec des crampons légers - le dôme du Hardangerjøkulen.
Aujourd'hui et demain je traverse le massif du Hallingskarvet. Il est réputé riche en hardes de rennes sauvages. Ça serait bien d'en apercevoir ! Peu probable mais quand même plus que d'apercevoir un wolverine...
Le wolverine, en bon français le glouton (ou encore le carcajou), est le plus mystérieux des carnivores européens. Qui connait cette bête ? Une sorte d'énorme blaireau, de la taille d'un petit ours, vorace et farouche ; il me fascine. Il est là, le vois-tu ?
Traversée de la Finseelvi. Et toujours pas de vue sur le nord du Hardangerjøkulen...
Bruine, nuages bas, vent froid. J'avance lentement, engoncé sous ma veste, ma capuche, ma capote.
Et puis j'entre dans le brouillard...
Ambiance... La vue noyée par la brume, le son brouillé par le vent et la capuche, on se sent isolé, angoissé : engagé. Je ne sais pas si on peut traduire en mots ce ressenti, comme on est vivant...
J'entrevois à peine la cabane de Klemsbu.
Quelques névés ou lambeaux de glaciers, on ne sait plus. Point culminant du trek, ce lac "cote 1626", et son iceberg.
Mon seul renne, hélas... Un bois trouvé au bord du chemin, que je plante comme un trophée au-dessus du Omnsvatnet.
Au Omnsvatnet, je suis redescendu vers 1300 m, il y a un peu plus de luminosité et la pluie est maintenant discontinue.
Enchevêtrement de lacs (cote 1221) où j'envisage de planter la tente. Mais comme je suis parti de bonne heure, et que j'ai tracé sous la pluie, il est encore tôt.
Bah, vu le temps, continuer n'a pas grand intérêt. Je dépasse la hytten locale, la Geiterygghytta et pose la tente quelques hectomètres plus loin, entre deux cascades, au bord de la Stemmerdøla (qui plus bas deviendra l'Aurlandselvi). Mais il fait trop froid pour une baignade.
Tags : Halingskarvet, Geiterygghytta, Omnsvatnet, Finse, Klemsbu
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