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Sentier douanier - J2
C'est reparti. Barcaggio comate encore. Le sentier reste pour l'instant en bord de mer.
Toujours l'île de la Giraglia.
Village de Tollare.
La tour génoise de Tollare est parfaitement réhabilitée et chaulée. Ça lui enlève du cachet, je trouve.
Passé Tollare, ça grimpe rude. Aujourd'hui, pas de vent, la température grimpe aussi.
Au-dessus, c'est le maquis impénétrable. Les cigales donnent tout ce qu'elles ont.
On tangente les 140 mètres, le sémaphore du capo Grosso en visu.
Tout ça pour redescendre violemment sous le monte Riuzzulu. C'est encore l'île de la Giraglia qu'on aperçoit au loin.
Et puis ça repart encore dans le maquis, et pour un moment. Je quitte la mer ligure pour, ben la méditerranée, tout simplement.
La chaleur est devenue insupportable, pas le moindre brin de vent. Je suis scotché. Et déjà en manque d'eau... J'espérais pouvoir refaire mes réserves dans les ravins. Le ruisseau de la Grotta alle Piane est quasi à sec. Un vague filet d'eau qui glisse de flaque en flaque, du goutte à goutte.
Trop soif. Je récolte un demi-litre. La foi dans mon filtre, mais elle a quand même un goût de terre. Je vais la garder pour mon lyophilisé. Bascule au col, cote 217 m.
Une série de coteaux à passer, montée, descente, le corps en ébullition. Dans un creux, des bosquets d'épineux forment une mini canopée. Je m'effondre à l'ombre pour une longue pause déjeuner. Et puis il faut repartir, bien en retard et loin de mon objectif du jour.
Car il est clair que je ne serai pas capable de me hisser jusqu'au col de la Serra.
J'envisage de plus en plus d'aller prendre une chambre (et une Pietra !) à Centuri. Le sentier est revenu en bord de mer, le col de la Serra est 300 mètres plus haut...
Et puis alors que je m'approche de la baie de Centuri, un panneau me propose un raccourci vers Cannelle "par l'Arinella". Courage ! Et tant pis pour la Pietra.
Ce sentier alternatif est magnifique. C'est un chemin ancestral, flanqué de petites terrasses taillées dans la pente. J'ai repris un peu de poil de la bête, après avoir avalé mes dernières réserves d'eau à la perspective de la fontaine de Cannelle ; et puis il y a enfin un peu d'ombre. Parmi les terrasses, une en particulier attire mon attention. D'abord parce qu'en profitant d'une partie éboulée, je peux y grimper facilement. Ensuite parce qu'elle a juste les dimensions pour y installer ma tente, enfin parce qu'elle sera facile à épierrer.
Bon, on verra. Je rejoins un peu plus loin Cannelle. La fontaine est bien indiquée. Et superbement aménagée.
C'est un îlot de fraîcheur, où dansent les guêpes et pépient les moineaux. Je bois, je bois... Je profite d'y être tout seul, j'arrose ou mouille mes vêtements, nettoie la crasse rapidement. Et puis m'installe tranquillement pour bouquiner. Pas question de continuer ! De temps en temps, quelques villageois viennent se recueillir et bavarder au bord de la fontaine. Tous parlent corse.
En fin de journée je dégringole vers ma terrasse, monte ma tente. Un peu d'ingénierie pour tendre la toile dans le peu de largeur qui m'est dévolue. Sacré point de vue sur le port de Centuri et l'île de Capense.
Mais d'heure en heure la température ne chute pas ; toujours pas de vent.
Données GPS du jour : 11,7 km, +741 m, -599 m.
Tags : Barcaggio, Centuri, Cannelle
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