• Paradis

    (Jour précédent)

    Assister à une éclipse totale de lune par 2300 m d'altitude, c'est une sacrée chance, mais qui a une contrepartie. Qu'il a fait froid en fin de nuit ! Quand je me réveille, la tente est saturée d'humidité, et pour cause : la toile extérieure est plâtrée de givre.

    J'essaye de l'assécher au maximum, mais par un étrange phénomène (sorte de surfusion ?), quand je la frotte avec ma serviette, des plaques de glace se forment de plus belle.

    Paradis

    Je démonte la tente, mais elle est trop trempée. Finalement, je la remonte puis la déplace jusqu'à un coin de soleil. Ça me met un peu en retard mais bah personne ne m'attend ce soir ! Contournement d'un petit lac sans nom.

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    J'avais quelques inquiétudes sur la route à suivre, car le terrain est pierreux et il y a quelques verrous glaciaires. En fait, le chemin est extraordinairement bien marqué. Il fait de larges virages, évite les bosses et les creux. A mon avis, il a été fabriqué spécialement pour les mulets, au moment où les premiers barrages ont été construits.

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    La photo ci-après n'est pas très nette mais c'est la seule que j'ai qui montre un peu le travail de soutènement réalisé.

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    Et me voilà à l'embalse de Bramatuero alto. Le barrage est revêtu d'une résine époxy toute neuve. Je m'y arrête pour un petit déjeuner tardif. Et découvre que le site fait l'objet d'un écho absolument extraordinaire. Un peu plus loin c'est encore plus magique. Double écho. Je m'amuse comme un petit fou à crier quelques vœux - et euh quelques insanités. Je teste aussi un canon : "Sonnez les mâtines".

    "Frère Jacques, frère Jacques " ajoute le premier écho. "Dormez-vous, dormez-vous" complète le second, pas dans le rythme.

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    Il n'y a plus de chemin tracé, ni de balisage, mais des cairns très réguliers. Il est rigoureusement impossible de se perdre. Le cheminement à travers le moutonnement des roches, les points de vue sur le lac, le soleil et l'absence de vent : tout est parfait, le paysage est grandiose de beauté ; j'ai l'impression d'avoir trouver mon eden personnel : je pèse mes mots, je vis un des plus beaux moments de mes errances montagnardes.

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    Je croise une jeune randonneuse espagnole avec son chien (c'est lui qui porte le sac à dos :). Avec un français parfait, une pointe d'accent exotique et un sourire éblouissant, elle me demande si j'ai perdu quelqu'un et si c'est moi qui criais. Je la rassure mais je rougis de toutes les bêtises qu'elle a pu entendre...

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    Je mitraille l'embalse de Bramatuero alto. Il en vaut la peine ! Je ne redescends pas sur terre.

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    Bref, il faut quand même continuer. Monter un peu et dépasser la zone de prairie pour rejoindre la caillasse. Un autre lac : le lac de Letrero.

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    Et puis le col (collado de Letrero).

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    De l'autre côté du col de Letrero, sous la pyramide du Vignemale, c'est bien plus raide - moins, cependant qu'à la brêche de Piedrafita.

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    Dans la descente, je croise un anglais un peu perdu, avec une carte totalement obsolète où le lac de Bachimana bajo n'existe même pas. En équilibre sur 2-3 cailloux, on redessine ensemble mon cheminement sur sa vieille carte. Je lui marque la cabane de Bachimana.

    Ibon de los Batans - devant le Vignemale :

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    Devant le col de Letrero (à droite). 

    Paradis

    (Suite de l'article)


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