• Les sources du Vénéon

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    C'est reparti vers le Vénéon. Je croise mes baudets d'avant-hier. Z'ont l'air plutôt casaniers.

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    Au vallon de Bonne Pierre, je me pose les bonnes questions. Est-ce que je devrais le remonter, pour respecter mon objectif d'exploration exhaustive du haut Vénéon ?

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    Oui, non, peut-être. C'est vrai que de là-haut, la face ouest de la Barre des Écrins est splendide, et qu'on doit pouvoir dominer un peu le glacier de Bonne Pierre. Vrai aussi qu'il s'agit de remonter, puis descendre bêtement, en bourrinant le long d'une raide moraine, et c'est tout.  Et zut, je ne peux pas prendre le risque d'y passer une demi-journée : les prévisions de météo de demain étaient assez aléatoires. Donc. Traversée du torrent des Étançons.

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    Je continue sur la gauche ; quelques zigzags et je déboule à l'église de la Bérarde. 

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    Retour au bord du Vénéon, amputé des eaux du torrent des Étançons.

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    La vallée est large, bien plus large que les vallées latérales. C'est là que passait le glacier principal, du temps de Würm.

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    Arrivée en vue d'un autre sommet mythique de l'Oisans, l'Ailefroide et sa muraille nord-ouest. Je traverse la passerelle de l'Encoula afin d'en avoir une meilleure vue, à contre-jour malheureusement.

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    Trois curés en montagne commence comme ça. 1937. Un pote balance à Jean Sarenne un exemplaire de la Montagne, le journal du CAF, avec un article sur l'ascension de la paroi N.O. de l'Ailefroide par Devies et Gervasutti, "incontestablement la plus redoutable de celles restant à gravir dans le Dauphiné". Irrité par cette interruption qui perturbe ses révisions du Grand Séminaire, il est pourtant frappé par le style guerrier et péremptoire, puis captivé par le récit. Le virus de la montagne vient de frapper...

    Retour en rive droite pour rejoindre le refuge du Carrelet.

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    Je trace. A la bifurcation possible vers le refuge de Temple-Écrins et son vallon sous la Barre des Écrins, je trace encore. A la Bérarde j'ai rafraîchi mes infos météo, et c'est tant pis pour les petits vallons latéraux qui restent. Il faut que j'avance. Reste donc le haut du haut du haut Vénéon, avec les Bans tout au bout.

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    Que sont devenus la profonde vallée encaissée et le torrent grondant du Vénéon vers Saint-Christophe ? C'est maintenant le domaine de la haute montagne : rudes caillasses, herbes sèches, animaux zen, atmosphère rare, lumière intense.

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    Je garde un œil sur les possibilités de bivouac. Pas évident, tout est minéral. A ma gauche, le ravin de Cloute Favier. Au-dessus, l'Ailefroide, formidable.

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    Juste après Cloute Favier, j'avise quelques murets de pierre montés au-dessus du torrent, à proximité d'un gros bloc. Sur la carte IGN, c'est la Roche de la Temple. (Le cercle de pierre est bien visible en zoomant sur la photo satellite ; un site aménagé par les ascensionnistes de l'Ailefroide, peut-être ? En tout cas il est génial.) Je cache la tente sous quelques aulnes un peu plus loin et continue en mode allégé.

    Traversée du Vénéon sur une passerelle opportune. On approche du fond...

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    Le Vénéon surgit d'un étroit canyon, il n'est plus possible de le remonter.

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    Pour le retrouver, il va falloir se taper la dure montée vers le refuge de la Pilatte. Il reste 350 m de dénivelé. Dans mon dos : la Barre des Écrins et le pic Coolidge. Encore un original, tiens, ce Coolidge, qui faisait ses premières accompagné de sa chienne Tshingel. Tschingel qui fut élue membre d'honneur de l'Alpine Club. Seul membre féminin, puisque le club était interdit aux femmes.

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    C'est le genre de bavante où il faut débrancher le cerveau. Juste rebrancher le temps de passer le ravin du Says, mais le glacier s'est retiré, on ne le voit pas.

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    La photo suivante pour se représenter la série de lacets dans le pierrier. 

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    J'arrive juste en-dessous du refuge de la Pilatte. Clôtures de chantier orange et panneau d'interdiction : le refuge est fermé, la zone est interdite. En 2021, des fissures dans le bâtiment se sont ouvertes de plusieurs centimètres. Il s'en est suivi des expertises géologiques, qui ont conclu à une instabilité de tout le socle granitique sur lequel il est construit.

    En gros, le glacier de la Pilatte, en se retirant au fond de son ravin, a cessé de mettre la pression sur la montagne, et celle-ci aurait tendance à prendre ses aises. Un problème de management, dirait un responsable RH...

    Ben c'est une question de proba, j'en ai pour quelques minutes et je vais prendre le risque. J'aurais aimé traîner un peu sur ce site où se terminent les aventures des Trois curés en montagne, mais tant pis. Ils y rencontrent Simone, jeune fille délurée, ce qui n'est pas sans poser problème aux trois séminaristes peu habitués à la gente féminine. Je continue, je contourne le refuge, traverse la plateforme et m'approche du bord.

    Le glacier de la Pilatte, les Bans. 

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    Les sources du Vénéon, j'y suis !

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