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J4 Colle Bassac Dere
Je ne pars pas le premier - une bonne partie du refuge Mario Bezzi s'est déjà vidée - mais quand même avant mes voisins de tente, qui en sont encore à remballer quand je prends la photo ci-dessous.
La plus grande partie de la journée va consister à remonter le haut de la vallée du Valgrisenche, pour finir par longer puis surplomber le glacier de Gliairetta.
C'est une de ces journées où je n'ai pas les jambes, où j'avance à la volonté.
Peu à peu, les derniers retardataires me doublent, dont "les voisins". Je m'impose un rythme. 20 mn de marche. 5 mn de repos, à contempler la langue du glacier (baptisée glacier de Vaudet) et la face est de la Grande Sassière.
La même en diaporama, avec toute la crête au-dessus du glacier de Gliairetta.
Un moment compliqué : le passage d'un épaulement sous la pointe Bassac Sud, très raide, pas de souffle. Faut dire quand même qu'on en est déjà à plus de 2950 m d’altitude, il manque 30% d'air, la respiration n'est plus si naturelle, il faut se forcer. Nouvelle pause. Au nord sont apparus le Mont-Blanc et, dans la trouée du col de Vaudet, l'aiguille des Glaciers.
Après l'épaulement, le chemin continue à monter lentement et sûrement. Aujourd'hui des pierriers ; il y a encore trente ans, feu le glacier de Bassac Déré. Arrêt déjeuner.
Gros plan sur la Grande Sassière et la pointe du Nant Cruet. J'étais donc juste derrière avant-hier, avant les orages.
Dernière côte, vers l'est, encore 50 m à remonter dans la caillasse.
C'est un spectacle rare, pour le simple randonneur. Il n'y a pas beaucoup d'endroit où l'on peut comme ça, sans matériel d'alpinisme, surmonter un si grand bassin glaciaire, le méconnu et pourtant si impressionnant glacier de Gliairetta.
Enfin le col de Bassac Déré - cote 3082. "Les voisins" sont là, en train de déjeuner. Je ne leur demande pas s'ils sont montés à la pointe de la Traversière pendant que je me traînais sous le col. Je n'ai pas les jambes, tant pis, pas de nouveau sommet à ma liste de 3000.
Nouvelle vallée : la vallée de Rhêmes, qui, comme le Valgrisenche, donne sur Aoste. Nouveau "4000" au loin : le Grand-Paradis, 4061 m. Le lac de Golettaz, plus bas, a une belle couleur de nacre.
On redescend. Il y a un bon petit névé à dévaler, assez raide. "Les voisins" le descendent avec précaution. J'y vais plus en rentre-dedans, en glissant plus qu'en marchant.
Le glacier de Golettaz déboule du col de Rhêmes-Golette, sous la spectaculaire Granta Parei.
Coup d’œil en arrière : le col Bassac Déré face est. Bien raide, si on fait le tour dans l'autre sens.
Je ne m'en lasse pas, de la Granta Parei. Un mini Cervin !
Une dernière : la Granta Parei, le lac de Golettaz.
Le fond de la vallée de Rhêmes pourrait être un des chemins possibles pour continuer le tour, mais comme on voit, les crêtes n'ont pas vraiment de point faible. La pointe de la Galise, à droite, le glacier de Lavassey, à gauche.
Après le plan de la Golette, on dégringole vers le refuge Benevolo.
Un magnifique pont de pierres sèches permet de passer la Dora di Rhêmes.
Au refuge Benevolo, on nous donne l'autorisation de planter les tentes cent mètres en amont, derrière une petite colline.
Dans la soirée, j'emprunte à mes voisins leurs cartes - ils ont la version française et la version italienne - et photographie à tout va les zones qui me manquent, pour les prochains jours, à l'aide de mon smartphone.
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Tags : Rhêmes, Granta Parei, Benevolo, Gliairetta
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