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J3 - Tré la Tête
C'est un peu la journée médiocre du tour du Mont Blanc. Une remontée de la longue vallée de Mont Joie, sans excitation, sans point de vue, sans spot. Des journées de transition, que veux-tu, il en faut. Mais non ! On va trouver à l'agrémenter, on ne va pas juste suivre le rail !
Je ferais un TMB classique, déjà, je m'inventerais une variante. Tiens, ça me fait penser à un autre TMB alternatif, un concept inverse du mien, un TMB par les belvédères. Là par exemple, j'irais vers le Mont Joly, plus au nord je passerais par le Buet, en Italie la Testa Bernarda...
Là, je reste à flanc de montagne, en rive droite de la vallée. Ça commence par redescendre dans les bois, ça repart à l'horizontal aux granges de la Frasse.
Le passage du Nant d'Armancette agrémente le parcours, sans pour autant offrir de vue vers les glaciers.
En face, le Mont Joly.
Ça monte dans les bois, très régulièrement. La ruine d'une vieille maison de charbonnier.
On dépasse la limite des bois. Les Fiz, le Mont Vorassay.
Et enfin, premier objectif du jour, c'est là que ça va vraiment commencer, le refuge de tré la Tête.
Au delà de tré la Tête, on va se retrouver dans un paysage de montagne ouvert.
Mais pas tout de suite : conformément au concept, on va aller jeter un œil à la vallée glaciaire de tré la Tête. D'abord, cueillette de myrtilles puis déjeuner ! (Pour l'anecdote, accident domestique : le réchaud à gaz s'est renversé, j'ai failli mettre le feu aux myrtilliers et à mes affaires...)
Je laisse le sac en vue du refuge et monte vers le glacier.
Le glacier de tré la Tête est le plus encaissé des glaciers du Mont Blanc, côté français. Il mériterait une excursion à lui tout seul, avec nuitée au refuge des Conscrits, mais je n'ai pas le temps, je me contente de monter jusqu'à apercevoir sa langue terminale.
Au delà du sentier, il y a encore moyen de cheminer dans les herbes, jusqu'à bien dominer ce glacier de tré la Tête qui draine tout de même les glaces de l'envers des Dômes de Miage et celles de l'Aiguille des Glaciers.
Si je décrypte bien ce que je lis sur Internet, ce glacier n'a jamais été à l'équilibre depuis le Petit Age Glaciaire. Tas de glace abandonné au fond d'une vallée peu alimentée (l'essentiel des neiges du Mont Blanc se déversant vers Chamonix et Courmayeur), il s'agit d'un glacier fossile, à l'instar de la calotte glaciaire de Vanoise ou même de celles d'Islande... Il n'empêche que le réchauffement climatique actuel n'arrange rien ! Le voilà, probablement dans les années 1920 :
On reverra l'aiguille des Glaciers dans deux jours, d'un tout autre point de vue. Bon, retour vers le refuge de tré la Tête. Le glacier de tré la Tête est le premier du massif à avoir été équipé d'une prise d'eau sous-glaciaire, dès 1942, avant même le glacier d'Argentière, pour alimenter les usines d'Ugine. Il faut imaginer qu’il y avait 80 m d'épaisseur de glace à cet endroit, à l'époque !
Farniente, et ça repart après les heures chaudes. Grosse descente, petite vue vers les sommets (le Mont Tondu ?).
La cascade de Combe Noire.
De retour sur le GR5 après le pont de la Rollaz, et ça remonte laborieusement en plein cagnard vers la Balme.
Un ptit km avant la Balme, fatigué, et pour ne pas être obligé de m'entasser sur une aire aménagée avec les autres GRistes, je saute les barbelés et vais m'installer dans un pré.
Trajet Google Earth (GPS : 15,9 km, +1390 m, - 1530 m) :
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