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J2- L'Ospedale
Seule péripétie nocturne, un cochon sauvage est venu rôder autour de la tente. Ses grognements m'ont bercé... Il faisait suffisamment chaud pour que je ne me serve du duvet qu'en guise de couverture. Matin un peu chagrin : de la pluie (petit orage), alors que j'étais persuadé de bénéficier d'une journée ensoleillée aujourd'hui. Bah ça se calme vite.
C'est reparti, ça monte : je suis dans les 200 m d'altitude ce matin, je serai au-dessus de 1000 ce soir.
A l'approche du Monte di Renapiana, une petite zone débroussaillée permet de jeter un œil jusqu'à la mer et le golfe de Porto-Vecchio. (Plus à droite, on aperçoit même les côtes de Sardaigne.)
Il n'y aura pas des masses de photos aujourd'hui : l'essentiel de la rando se passe sous le maquis ou sous les pins de la forêt de l'Ospedale.
Le sentier croise régulièrement les lacets de la Départementale, sur laquelle grondent des quantités de motards. La forêt est ponctuée de chaos de roches, je ne suis pas dépaysé : on dirait Huelgoat !
Je débouche au village de l'Ospedale. Nouveau point de vue sur la mer Tyrrhénienne.
Je m'arrête prendre un café au premier troquet. Ce n'est pas tellement pour le café, mais je viens mendier une cuillère : j'ai oublié d'en mettre une dans le paquetage ! Manger les lyos sur la lame de mon Opinel, c'est pas génial. Le patron du café ne veut pas me donner de cuillère, apparemment il en manque, mais il me refile une fourchette, c'est déjà ça. Merci !
Je me ravitaille en eau à la fontaine du village, déjeune un peu plus loin sur une espèce de zone de pique-nique puis repars dans la forêt en direction de Cartalavone.
Nouveau ravito à la fontaine de Cartalavone puis ça se remet à grimper, en direction de la Punta di a Vaca Morta. Quelques touristes : le panorama depuis la Vache Morte est réputé. Mais je ne vais pas y monter ; une série d'orages est en approche, il ne ferait pas bon être sur une crête quand ils seront sur moi. Pour l'instant ils passent au sud, il pleut bien fort sur Porto-Vecchio.
Il semble y avoir des éclaircies du côté ouest du col de Foce Alta. Je vais peut-être complètement éviter la pluie ?
Digitale pourpre.
A ma droite (le chemin est reparti vers le nord-est), une trouée dans la forêt permet d'apercevoir le lac de l'Ospedale.
C'est un lac artificiel : il est alimenté par un pompage depuis l'Asinao et sert de réservoir d'eau pour Porto-Vecchio.
Ça gronde de plus en plus fort devant moi, et je me rends compte qu'en fait les orages arrivent de l'est, pas de l'ouest... Je ne vais pas y couper, j'anticipe, me dessape au maximum (il ne fait pas froid) et mets la housse de pluie sur le sac à dos. Et voilà la pluie.
Sous le maquis je suis bien protégé ; et en fait de pluie ce sont plutôt des petits grêlons bien secs. Plus bas le sentier rejoint une piste carrossable, je m'arrête juste avant et attends l'éclaircie. Avant de repartir je consulte la carte. Après le col de Mela il y a une grosse descente bien raide, plus de 500 m de déniv', puis ensuite c'est très vite le village de Carbini. Il me semble que j'ai intérêt à me trouver un coin de bivouac avant le col, même s'il n'est pas tard.
Pas trop de possibilités. Je jette un œil à une citerne anti-incendie, me disant qu'il y aura peut-être un peu de place à côté mais bof. Tant pis je continue. Et au col de Mela, je trouve une magnifique pelouse bien plate, nickel !
Données GPS : 11 km, déniv +1000 et -260 m.
Je poirote un peu en attendant 18-19 heures avant d'installer la tente, d'autant qu'il y a un beau panneau d'interdiction de camper (et un autre d'interdiction de faire du feu, même au réchaud, d'ailleurs). Il y a un petit bâtiment d'élevage juste à côté, ceint de clôtures mais portail ouvert. Deux vaches plus deux petits veaux très curieux vadrouillent de mon côté. Un taureau mugit régulièrement de l'autre côté. Je bouquine assis sur une souche.
Tandis qu'enfin j'estime qu'il est assez tard pour monter la tente (j'ai encore oublié de la photographier), deux véhicules se pointent par le chemin carrossable. Les éleveurs rentrent les bêtes dans l'enclos et ferment le portail avant de s'en aller.
Tags : L'Ospedale, Alta Rocca
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