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Clap de fin
Cet article en guise de conclusion à mon triptyque dans les Hautes Terres du Sud... (2009 ne compte guère.)
Pour cette dernière nuit, l'Islande m'a infligé un temps breton... Déjà hier, j'ai passé la fin de journée sur un banc plus ou moins abrité du crachin, à attendre qu'il daigne s'arrêter au moins le temps de monter la tente. Les touristes de la Ring Road se succédaient par vagues, étonnamment bien organisés, surgissant de leur japonaise de location, avec pantalon déperlant et cape de pluie, filaient photographier Skógafoss, puis filaient tout court on ne sait où.
Je me suis résigné à installer ma tente entre deux flaques sous cette bruine continue. Ce matin, record d'humidité. Hygrométrie 150% c'est possible ? Mes chaussures n'ont pas séchées. Je suis condamné à garder les pieds mouillés pour les trente-six heures à venir.
Photo de Skógafoss en attendant le bus.
C'est la route du retour et je gamberge pas mal, me demandant si c'est mon dernier voyage en Islande...
Arrêt du bus à la cascade de Seljalandsfoss.
Arrêt trop court pour en faire le tour - car on peut passer derrière, pour de jolis clichés - voir le Net !
Mon dernier voyage en Islande peut-être pas. Mais il y a tant à voir dans le monde... Certes, il faut les moyens et le temps pour aller jusqu’en Nouvelle-Zélande, jusqu'à la Cordillère des Landes ou le Kamchatka. Et tant de sites interdits aujourd'hui : le Hoggar, la Nouvelle-Zemble. Je fais une fixette sur cette péninsule au nord de la Russie, la VRAIE plus grande calotte glaciaire d'Europe, remplie de sites nucléaires soviétiques abandonnés...
Il reste de quoi faire... Même à proximité. La Laponie, les Lofoten, le Hardangervidda, etc.
Mais cette concentration de merveilles géologiques, le sentiment d'engagement et d'aventure... Où peut-on trouver tout ça en trois heures d'avion ?
L'Islande encore...? Mais plus loin de Fjallabak. Ou en famille, ou avec des amis, ou en mode road-trip. On verra.
Reykjavík. Le temps de quelques courses, des cadeaux familiaux. Et pour moi un T-shirt, avec le fameux slogan : "If you don't like the weather, just wait five minutes...". Dommage, ils n'ont pas pousser l'humour jusqu'à imprimer la suite au dos. "It will be worst."
Toute la soirée à traîner dans l'aéroport de Keflavik, avec La montagne magique pour passer le temps.
La vie, jeune homme, est une femme étendue, avec des seins rapprochés et gonflés, avec un grand ventre lisse et mou entre les hanches saillantes, avec des bras minces, des cuisses rebondies et des yeux mi-clos, qui dans sa provocation magnifique et moqueuse exige notre ferveur la plus haute, toute la tension de notre plaisir de mâle qui lui tient tête ou qui est fichu. La défaite du sentiment devant la vie, c'est l'insuffisance pour laquelle il n'y a pas de grâce, pas de pitié et pas de dignité, mais qui est impitoyablement et sardoniquement maudite, réglée, jeune homme, et vomie...
Voilà pourquoi il faut ÊTRE.
(Et non pas "voilà comment il faut être" : je n'ai pas de leçon à donner.)
Le lever de soleil rosissant le sommet de la montagne.
La flèche bleu électrique du martin pêcheur, dans la brume matinale sur le lac.
Le parfum de la nigritelle dans la rosée.
(Et bien sûr, il n'y a pas que la nature...)
Renard pointant son nez circonspect au bord du terrier. («Apprivoise-moi.»)
Remplis ta besace d'émerveillements.
La clé - si tu la cherches encore - s'appelle tout simplement PASSION.
(2012 - Fjallabak) (2014 - Langisjór)
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