• Jour 4 : Lliterola - Biados

    J’ai fait la grasse mat’. Ça n’est pas très raisonnable, puisque je ne sais pas vraiment où je suis et qu’il faut que je sois au refuge de Biados ce soir…Je retourne vers ma petite vallée, probablement la vallée de Lliterola. Et la cabane serait donc la cabana de Lliterola.

    cabana de lliterola

    Je remonte de magnifiques prairies vers l’ouest, avec la Maladeta (c’est-à-dire l’Aneto) dans mon dos.

    cuello del perdiguero

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Me voilà à un col, sans doute le cuello del Perdiguero et voilà donc la vallée d’Estos où j’étais censé passer la dernière nuit. (En même temps, il n’y a rien à regretter vu la beauté du bivouac et celle de cette vallée de Lliterola). Au fond, le massif du Llardana Posets.

    Llardana posets

    Y a-t-il moyen de couper en suivant les lignes de niveau, pour ne pas trop redescendre ? C’est que le fond de vallée est à 1800 m d’altitude et qu’il me faudra ensuite remonter à 2609 m ; et en matière de linéaire, j’en ai encore pour 14 km… Je vois bien des traces, mais j’ai bien peur qu’il s’agisse juste de pistes de troupeaux.

    Iris des Pyrénées sur fond de Llardana Posets :

    Llardana posets

    J’avise 2 bergers un peu plus bas. Je les rejoins. Ils sont en train de bâfrer. Jambon serrano et gruyère - ou l’équivalent local ; j’en bave d’envie.

    « Soy perdido ». Je leur montre ma carte, et on tombe très vite d’accord qu’on est juste en-dessous du Perdigueret. Quant à la route pour Biados, pas le choix, il faut redescendre le chemin jusqu’au fond de la vallée… Grr.

    Llardana posets

    Vallée de Estos

    Qu’elle va être longue, la route de Biados… Mais belle.

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Rio de Estos

    Passage au refuge d’Estos pour faire de l’eau.

    refuge de estos

    Panneau Biados : 4 heures de route. Probablement une de plus vu ma fatigue et le poids du sac. Il est 13h45. Quand faut y aller… S’agit d’arriver avant la nuit ! La touche de rose du jour.

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Montée pesante. Je retrouve l’univers minéral des derniers jours, mais le chemin est bien tracé (c’est le GR11, Haute Route Pyrénéenne espagnole). Je me rapproche du col, dis-donc j’ai fait vite ! Cruelle déception : ce semblant de col n’est qu’une chimère, ça remonte durement après un replat, et pour un moment…

    Coup d’œil en arrière vers le Perdiguère.

    Perdiguère

    Enfin le col, le Puerto de Gistain, avec en fond le Bachimala (ou Pic Schrader).

    Bachimala

    Restent 6 km. Le chemin redescend, se perd un peu dans la verdure.

    Bachimala

    Bêtement je suis une trace en milieu de vallée quand je m'avise n'avoir plus vu de marquage rouge & blanc depuis un moment. Ben oui, évidemment, fallait rester à gauche du ravin qui se creuse à côté. Remonter sur quelques hectomètres, reprendre la descente.

    Plus loin je repère une douzaine de vautours qui font du vol libre. Ont-ils senti ma fatigue ? Il y en a deux qui viennent jeter un coup d’œil, puis repartent en profitant d’un courant ascendant. Pas eu le temps de les shooter. Enfin la vallée principale.

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Je continue à compter les kilomètres (plus que 3,5). Un troupeau de moutons sur le chemin.

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Je traverse très lentement. Pas envie de leur faire peur, de provoquer une chute et de me retrouver sous les quolibets des bergers.

    Jour 4 : Lliterola - Biados

    Enfin l’arrivée à Biados. 9 heures de route. Le gardien du refuge refuse que j’installe ma tente. Tant pis, je prends la nuitée et le petit dèj.

    Le soleil se couche sur le Llardana Posets et sa géologie tourmentée.

    Llardana posets

    En attendant que mes compagnons de refuge se couchent, c’est l’heure de mon habituel récital, bien emmitouflé face au Posets : les post romantiques et les modernes.

    Pas besoin d’écouter les 2 concertos de Ravel, adoptés d’emblée. Prokofiev. Là, je sors de ma zone de confort. Mais le n°2 est très accessible, avec de très beaux thèmes. Poulenc : je laisse tomber très vite. Bartók : je teste le concerto pour 2 pianos et percussions, Pierre Boulez en chef d’orchestre. Étonnamment, j’apprécie ! Je vais le garder. Au moins un concerto « moderne » dans mon best-of. Je tente la Turangallila-symphonie de Messiaen, un concerto pour piano et ondes Martenot. Là c’est l’échec total. Fallait s’y attendre mais fallait essayer…

    Tout le monde est couché. Catch a fire : j’ai attrapé 2 étoiles filantes (et fait 2 vœux ;-). Je rejoins mon duvet. Pas de ronfleurs.

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