Traversée de la France avec en point d'orgue l'extraordinaire col de l'Izoard, la Casse Déserte. Ça m'a pris plus de temps que prévu, il est trop tard pour partir à pied et trouver un bon bivouac. Je m'installe au camping du Gouret. Emplacements ombragés, accueil super sympa, bières locales fraîches, frites croustillantes. Encore quelques kilomètres en voiture ce matin et je laisse celle-ci à l'Echalp pour me lancer vers le col Lacroix.

Le Pain de Sucre, 3208 m, à ce stade de ma rando, fait partie de mes projets : retour dans quelques jours par la vallée à droite sur la photo suivante. Spoiler : ça n'arrivera pas...

Montée sympa à l'ombre des mélèzes et des pins cembro.

Me voilà au niveau des alpages de la combe Morelle ; c'est là que j'envisageais de passer ma première nuit si les bouchons ne m'avaient pas retardé. 

Avant la montée finale, passage auprès des ruines du refuge Napoléon, construit sous Napoléon III, détruit par les Italiens en 1940. 

C'est la bascule en Italie au col Lacroix.

Tout premier coup d'œil au Mont-Viso.

Le Viso est tout enneigé par les averses d'un mois de juillet pourri. Ça fondra vite malheureusement. 

Après une descente bien tranquille, me voilà dans le haut de la valle Pellice.

La valle Pellice est accessible en voiture. Il y a plein de monde qui pique-nique dans les prés.

J'ai pris mon temps, j'ai musardé, comme on dit. Le soir s'approche et le fond de la vallée n'est pas prodigue en emplacements de bivouac. La faute à la pente, faible mais constante, des cônes d'éboulis anciens. 

Je lâche le sac et cours un peu dans tous les sens. Et puis découvre un coin plat, un peu plus bas, de l'autre côté du torrent (à sec) au pied d'une falaise. C'est parfait !

Données GPS : 11,2 km, +1137 m, -753 m.

(Suite du trek)

(Jour précédent)

C'est parti vers le refuge Granero et le col Sellière : le chemin va remonter la crête de la moraine fossile.

Vue arrière, la valle Pellice.

Manque d'eau, mais le torrent est toujours à sec.

C'est ça le refuge Granero, cette petite cabane tout rikiki ?

Bah non, bien sûr, il y a bien un gros bâtiment un peu plus loin. Je n'y passe pas : le chemin du col Sellière part de suite sur la droite, et là j'ai de l'eau. Le lac Lungo. 

Alors, gentiane ou vérâtre ? Je ramasse les copies... 

A mi-hauteur du col Sellière. Le refuge Granero est bien visible au-dessus du lac Lungo.

Et voilà le col Sellière, 2834 m. 

Les Alpes italiennes. Le Grand-Paradis, je suppose.

Retour en France momentané, descente dans les éboulis. Revoilà le Mont Viso. Il a déjà perdu son manteau blanc d'hier. 

Le Pain de Sucre, face nord.

Fatigué et peu motivé, je suis. Pourtant l'étape jusque-là a été courte. Mon credo du moment étant de randonner plaisir et sans esprit de challenge, je décide de m'arrêter. Le col de la Traversette sera pour demain. Je pourrais d'ores et déjà me poser dans les ruines de la bergerie du Grand Vallon.

Suis devenu bien fainéant, quand même... Je vais me donner la peine de monter un peu - ce sera toujours ça de moins demain - jusqu'à la zone plate que semble montrer la carte, au niveau du point coté 2538. Il s'avère que c'est un ancien lac comblé. Emplacement de bivouac parfait encore une fois.

Données GPS : 6,4 km, +926 m, -466 m.

(Jour précédent)  (Jour suivant)

(Jour précédent)

Grimpette de 400 mètres pour commencer la journée.

Le Pain de Sucre et la Taillante.

Me voilà sous le col de la Traversette (2947 m), mais je ne vais pas y grimper !

Un tunnel a été creusé sous la montagne en... 1480 ! 

"Premier Grand Tunnel Alpin" (bon - doit faire 60 m...), le tunnel de la Traversette (ou Pertuis du Viso), creusé à la main à la dimension d'un mulet bâté et de son guide, permettait de transporter le sel de l'Etang de Berre vers Turin. Il est ensuite peu à peu tombé en désuétude.

Je l'avais emprunté, dans l'autre sens, au début des années 2000, avec un couple de français et leur fille, que j'avais convaincus de m'accompagner plutôt que de grimper jusqu'au col de la Traversette. Le tunnel n'était pas vraiment indiqué à l'époque. A l'intérieur, une congère fermait presque la galerie ; on avait rampé dans la neige pour s'extirper côté français. Des travaux de consolidation ont été réalisés en 2014. L'entrée du Bucco dei Viso côté italien : 

Un peu en-dessous du tunnel, une casemate abandonnée. Et en face, donc, c'est la vallée du Pô. 

La pointe du Viso apparaît sur la droite.

Orpin rose.

Plus bas... Derrière moi, les falaises ne laissent pas apparaître le col de la Traversette ni son tunnel.

Le Viso, bien sûr.

Aster des Alpes.

(Suite de l'article)