La voiture restera garée au parking de Tournaboup, en contrebas du col du Tourmalet. Pour cette fin d'après-midi il s'agit simplement de rejoindre le refuge de la Glère avant la nuit. 500 mètres d'abord sur la départementale en direction de Barèges. Sur le flanc nord de la vallée, les alpages commencent déjà à roussir, conséquence de la sécheresse autant que de l'arrivée proche de l'automne.

A gauche, une route goudronnée s'élève au travers des bois de Culousque et m'amène à la vallée de la Glère. Je quitte le chemin et remonte ce qui ressemble à une piste de ski. En cette saison elle est balisée pour un sport dont je n'ai jamais entendu parler, une sorte d'équivalent du golf qui se jouerait avec un frisbee. Pour autant que j'aie compris ! A cette heure, c'est désert.

Un premier palier atteint : l'alpage de la Crouzille. 

A droite, hors champ de la photo, c'est un chemin encore carrossable. Il y a environ 15 ans, j'avais déjà arpenté cette route, l'avais grimpé précautionneusement en voiture (j'avais dormi dedans, c'était en période de fermeture des refuges et je n'avais pas encore de tente). Maintenant l'accès aux véhicules motorisés est interdit.

Un verrou glaciaire à remonter. Plutôt que le sentier balisé, je pars sur la gauche, histoire d'observer la station de pompage de l'EDF.

Quelques bâtiments dont il ne reste que des carcasses de béton, d'autres encore en service. A l'approche du soir, un voile de brouillard descend du Tourmalet.

Encore quelques hectomètres de montée raide au bord du ruisseau et je débouche à l'exutoire du lac de la Glère.

Il n'est pas trop tard pour un petit détour vers la gauche, rive est du lac. Il y a de belles zones herbeuses où bivouaquer - il y a d'ailleurs deux tentes. La nuit y sera humide, le brouillard s'épaissit. Le refuge qui domine le lac de la Glère ferait presque penser à une tour de guet, au-dessus d'un loch écossais.

Et puis je rejoins le refuge de la Glère. Il est tout juste 19 heures, le dîner est commencé. La salle est bondée, on est samedi soir. Quant à moi, je me faufile dans le petit local hors sac pour y réchauffer mon lyophilisé. Pas de siège où m'asseoir. Je négocie momentanément une place à table dans la salle à manger.

(Suite du trek)