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La Mer de Glace
La thématique du jour consiste simplement à remonter la Mer Glace de haut en bas. Pas directement, je n'imagine pas que ce soit possible (quoique... Faudrait peut-être aller voir) - mais en tout cas depuis la vallée, sans utiliser le train du Montenvers.
Le chemin part donc des Bois de Chamonix, au niveau du pont qui traverse l'Arveyron à proximité de l'héliport (le fameux qu'on voit dans tous les documentaires sur le secours en montagne).
Progression en sous-bois très sympathique, à l'abri du soleil, jusqu'à approcher des Rochers des Mottets.
Finalement, la Mer de Glace ou plutôt son fond de vallée n'est pas visible avant d'arriver à la buvette des Mottets. Dire que vers 1850, la glace atteignait ce niveau... avant de se retirer "définitivement" dans sa cuvette vers 1920.
Difficile de dire où en est exactement le pied du glacier. Depuis la buvette les 2 petits lacs qui sont apparus dans la moraine terminale vers la fin des années 90 ne sont pas visibles - pour autant qu'ils existent encore.
De façon assez décevante, le chemin des Mottets n'accorde pas de point de vue sur le glacier. Avis au Syndicat d'Initiative : un sentier en balcon serait une belle idée ! Enfin, la Mer de Glace réapparaît, mais on est déjà presque au Montenvers.
On atteint d'ailleurs très rapidement le petit téléphérique de la grotte de glace, on passe en contre-bas du Montevers et on continue vers les échelles.
Misère... Comme la glace paraît loin. Je n'étais pas venu là depuis 2006 (9 ans...), lors de ma rando au Refuge du Requin. Apparemment, à ce niveau du glacier, la perte d’épaisseur est de 4-5 m par an. 40 mètres de perdus. C'est un vrai choc, encore plus que la fonte du glacier des Bossons, que j'ai vu reculer lentement.
Dans ce contexte la descente des échelles est presque angoissante. La première série, je l'ai toujours connue, mais quand je les descendais dans les années 80-90, il n'y avait plus alors que quelques mètres de moraines à dévaler pour rejoindre la glace...
Prendre le temps de souffler avant de continuer. En face, le pilier sud-ouest des Drus.
Deuxième série d'échelles, qu'il faut d'abord rejoindre en progressant le long d'une main courante et les pieds sur les broches installées le long d'une vire. Aérien, mais techniquement facile.
(Qu'on ne s'y trompe pas : ces photos ne présentent que la deuxième série d'échelles.)
Honnêtement, ça fait beaucoup d'échelles... Déconseillé formellement aux personnes ressentant le vertige, ou n'ayant pas le pied sûr, ou encore peu entraînées - sauf à s'encorder, ce que certains alpinistes font, d'ailleurs.
Restent quelques mètres de moraine et j'arrive à la glace. Autre grosse différence avec "avant"... il n'y a plus ce chaos de crevasses : les premiers pas sur le glacier étaient parfois coton, voire nécessitaient des crampons ; ça n'est plus le cas.
C'est déjà l'heure du déjeuner. Je m'installe au pied d'un énorme rocher. Il serait amusant de le rechercher sur d'anciennes photos pour voir sa vitesse d'avancement.
La Mer de Glace semble se subdiviser en 2 parties, coupée longitudinalement par une bédière. Craignant d'être coincé du mauvais côté (je veux rester sur le flanc Aiguille Verte), je m'arrange pour la traverser avant que sa pente ne se creuse.
La photo suivante est sur un point de vue assez comparable à la première de l'article du refuge du Requin. Je la mets pour comparaison de la hauteur de la moraine sous les Drus. Je suis perplexe sur la façon de rejoindre le refuge de la Charpoua.
Je continue la montée en restant au milieu de la Mer de Glace, jusqu'à la jonction (où elle perd son nom) du glacier de Leschaux et du glacier du Tacul.
Je stoppe, bloqué par les crevasses qui se forment vers le Tacul. Au fond, les séracs du Géant, la Tour Ronde et l'arête de la Brenva qui remonte à droite vers le Mont Maudit et le Mont-Blanc.
Mon intention première était de continuer vers Leschaux et les Grandes Jorasses, mais la moraine intermédiaire s'est au fil des années transformée en un gros tas de cailloux peu passionnant. Je renonce et redescend en contournant cette fois-ci la bédière par la rive gauche.
Le soleil a tourné ; on distingue mieux la face nord des Grandes Jorasses enneigée par l'orage d'avant-hier.
Je rejoins les échelles. Les remonter est athlétique mais c'est moins impressionnant que dans l'autre sens...
Descente par le même chemin, sous l'Aiguille Verte et l'imposante paroi morainique qui s'est créée sous le glacier du Nant Blanc.
Tags : grandes jorasses, tacul, aiguille verte
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