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J4- Vallée d'Asinau
Pas de bruits d'animaux cette nuit (ou alors je dormais) et pourtant dès mes premiers pas je tombe sur une petite famille de cochons sauvages qui baguenaude dans les sous-bois.
Un kilomètre de marche et j'arrive direct à la fontaine de Quenza.
L'église Saint-Georges de Quenza (XII ou XIIIème siècle). En fait plus récente dans sa configuration actuelle : le campanile date de 1838.
C'est là que je quitte le mare a mare sud, qui m'emmènerait jusqu'aux portes de Propriano pour virer au nord-est vers le massif de Bavella.
Ciste de Montpellier ou ciste à feuilles de sauge ?
Peu de dégagements dans cette partie de la rando. Il y a quand même un petit passage en crête. Vue vers le sud si j'en crois les ombres côté droit. Sans certitude, le village au centre pourrait être Carbini.
Et au nord-est, les aiguilles de Bavella, on y est presque !
Comparativement à mon trek au Cap Corse de l'an dernier, qui se passait après la mi-juin, il y a très peu d'odeurs. La lavande est en fleur.
Juste au dessus de moi : la punta di Menta Morta (je crois !)
Le sentier a rejoint momentanément une route goudronnée au village de Prugna puis ça continue sur une piste qui va m'emmener dans la vallée d'Asinao.
Celle-ci est flanquée à l'ouest par les crêtes de l'Incudine et à l'est par les aiguilles de Bavella.
Derrière moi les lignes de crêtes du sud jusqu'aux montagnes de Cagna.
Déjeuner au bord de la piste. J'en profite pour partir à la chasse photographique. Ça faisait longtemps que je voulais prendre au moins un cliché des innombrables lézards qui déboulent sous mes pas. Lézard tyrrhénien, je crois.
J'approche les 1000 mètres, et j'ai dépassé le maquis, remplacé par la forêt de pins.
J'ai probablement raté le déboulé du sentier qui, d'après l'IGN, reste en rive droite orographique. Je traverse le ruisseau sur un pont et me heurte à la fin de la piste, au niveau de la prise d'eau qui balance celle-ci vers le barrage de l'Ospedale. Je traverse péniblement les fourrés pour rejoindre et retraverser le ruisseau d'Asinao.
C'est maintenant une sente plus ou moins marquée, plutôt bien cairnée, qui remonte la valle d'Asinao et sur laquelle je me hisse au-delà de la forêt.
Un arbre mort typique, probablement multi-centenaire.
La vallée d'Asinao, très belle. Si c'était moi j'aurais fais passer le GR20 par là avant de remonter vers Bavella (suggestion pour les GRistes qui me lisent et veulent éviter la "variante alpine" de demain ; il y a moyen de revenir au GR20 un peu plus bas).
Je rejoins le GR20. Dernière bavante avant d'atteindre le refuge d'Asinau.
Et m'y voilà. Données GPS : 15,2 km, déniv +1080 et -300 m.
Pour 18 euros, je gagne le droit d'installer ma tente - et le droit de choper une Piétra bien fraîche (8 euros de supplément). Vu de loin ça paraissait improbable, mais il y a plein d'emplacements bien plats disponibles. Il est vrai qu'il n'est que 16 heures et qu'on est encore en mai. A ma connaissance les refuges du GR20 ne sont ouverts que depuis une dizaine de jours, ce qui veut dire qu'il n'y a pas encore des masses de GRistes nord-sud. Il y a ceux qui doublent voire triplent les étapes. (Faciles à reconnaître, ils boivent Piétra sur Piétra, torse nu - on voit qu'ils fréquentent les salles - en se vantant de leurs exploits sportifs.) Il y a ceux qui ont commencé à Vizzavona (il faut dire que les étapes vers le Monte Cinto et le Monte d'Oro sont encore dans la neige). Et enfin il y a une minorité de GRistes sud-nord. Bon, je monte la tente. Malgré le monde, beau site de bivouac avec l'enfilade de toute la vallée d'Asinau.
1544 mètres d'altitude. Il doit pouvoir y faire bien froid et le vent y souffler bien fort, mais pour ce soir, ça va. C'est quand même le moment de sortir la polaire.
J'avais peur que la foule (relative !) soit bruyante, mais tout le monde est vanné.
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Tags : Bavella, Asinau, Quenza
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