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J3 - Arpont suite
Je lâche la Dent Parrachée...
En-dessous, la vallée s'est transformée en gorges, terrain d'aventure pour canyonistes, tandis qu'apparaît une montagne qu'on va voir souvent par la suite, le point culminant de la Vanoise : la Grande Casse.
Une belle chute d'eau, la cascade de Thibaud, qui descend directement du lac de l'Arpont.
J'en profite pour quelques ablutions et lessives dans le ruisseau de Thibaud.
Le Dôme de Chasseforêt.
Et nouveaux survols de vautours fauves.
Un mouton bravache me défie...
Il reste une petite pente à remonter pour rejoindre le refuge de l'Arpont. Apparemment, il n'y a pas grand monde autour ; les volets semblent clos.
Et effectivement personne. La grande terrasse du refuge de l'Arpont est totalement désertée...
D'après mon GPS : 18,3 km, +1450 m, - 1630 m.
Mais la journée n'est pas finie : il n'est que 15 heures.
J'inspecte les lieux... Une salle hors-sac, j'ouvre les volets. Deux grands dortoirs où bourdonnent des volutes de mouches, j'ouvre les fenêtres.
Une grosse demi-heure de pause et je repars à l’assaut des glaciers :).
Un chemin plutôt bien tracé remonte la crête d'une vieille moraine. Problème : elle est investie par un troupeau de moutons...
Et surtout par un patou vindicatif. C'est son métier, il y a des loups en Vanoise. Je m'assieds sur un rocher, prends le temps de bavarder avec lui, il gronde et aboie alternativement. Je décide de lui tourner le dos. En attendant qu'il se calme, je prends quelques photos de fleurs.
Quand je me retourne, cinq minutes plus tard, il s'est éloigné. Je peux reprendre mon ascension. Après la moraine, la trace part à l'horizontal vers la gauche. Puis se perd au niveau d'un petit couloir pierreux qui aboutit à un petit lac.
Et plus haut c'est le grand choc émotionnel. Digne de ce que j'ai ressenti à Sveinsgil ou à Rauðibotn. Le lac de l'Arpont...
Avec encore la Dent Parrachée en reflets. Le contre-jour abîme un peu mes photos, ça ne rend qu'à moitié l'indicible (et d'ailleurs je ne m'y risque pas) beauté du spot.
Le lac de l'Arpont, toujours, avec le glacier de l'Arpont en reflets, cette fois-ci...
Je suis le bord du lac vers le sud.
Et va pour une dernière : toujours le lac de l'Arpont, toujours le glacier de l'Arpont, à l'exutoire du ruisseau de Thibaud.
Bon ben faut bien redescendre. La beauté plein la tête, l'envie de partager, le désir de revenir demain au lever du soleil...
Je reviens sur mes pas. J'anticipe ma nouvelle rencontre avec le patou. Je peaufine une petite chanson pour l'amadouer. Ça fait à peu près ça :
Oh patou, pas touche,
Patatou, pas touche,
Pâtes à tout du vendredi, pas touche,
Pâtes à tout du mercredi, pas touche,
Celles du mardi, celles du jeudi, pas touche,
Quant au samedi c'est jour de riz, pas touche,
Du coup dimanche y a rien du tout... C'est tout.Oh patou, pas touche,
Patatou, pas touche,
Etc...Efficacité garantie sur facture... En fait, j'arrive au refuge juste en même temps qu'un couple de randonneurs. Le patou s'en va les embêter, et j'en profite pour contourner le refuge tranquillement dans l'autre sens.
Au final, on sera 5 randonneurs au refuge de l'Arpont, cette nuit. Un dortoir pour moi tout seul.
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