• (Jour précédent)

    Il fait carrément frais ce matin. il y a du givre dans les plis de la tente. Je n'ai pas vraiment eu froid, mais j'ai dû garder la polaire pour dormir.

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    En quelques minutes j'ai rejoint le GR11, sur lequel je vais rester une bonne partie de la journée, ce qui va m'éviter la prise de tête de l'orientation. Le Balaïtous derrière moi.

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    J'ai l'onglée, les bâtons sont gelés. Heureusement que j'ai pensé à prendre une paire de gants. Avec le beau temps annoncé, j'avais failli les laisser.

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    Tandis que je monte vers le Pico de Tebarray, le soleil apparaît et me réchauffe très vite. Tel l'oignon j'enlève les couches une à une. 

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    Et que voilà le premier lac de la journée, le très sympathique Ibón de Llena Cantal.

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    J'aime bien cette photo. Le Balaïtous se reflétant dans l'ibón de Llena Cantal sans une ride.

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    Un couple de coureurs me double. C'est sidérant comme en à peine 2-3 ans les trailers ont investi la haute montagne. C'est vrai sur le Mont-Blanc, c'est encore plus vrai dans les Pyrénées : ce sport semble devenu une institution en Catalogne. Ils (et elles) sont petits, tout secs, équipés de matériel hypertechnique, dont un sac à dos ultraplat contenant deux grains de raisins. Des martiens. (Et ils te doublent ou te croisent à toute allure, pendant que tu peines avec ta démarche d'escargot...)

    Après la pause cacahuètes (j'ai aussi des raisins secs...), il faut repartir, vers ce fond de vallée où l'on se demande bien comment on va passer les crêtes...

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    Le chemin monte très régulièrement dans le pierrier. Je m'élève sans même m'en rendre compte. Je suis maintenant bien au-dessus de l'ibón (toujours le Balaïtous en arrière-plan) et toujours aucun indice du col.

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    Et enfin, à droite, apparaît la brèche infernale... La raideur est extrême. Il faut ranger les bâtons, s'aider des mains dans les derniers mètres. Bien content d'avoir choisi de faire ma boucle dans ce sens : la descente de la brèche aurait été un peu stressante avec le poids du sac à dos. (Tu me diras... t'as pas encore vu l'autre face...)

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    Arrivée au collado de Piedrafita (2782 m).

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    L'enfer est pavé de bonnes intentions... et d'azuleros. Jamais vu un lac aussi bleu : l'ibón de Tebarray, perché à 2700 m entre le col de Tebarray et le col de l'Enfer.

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    Au sud de l'ibón, la sierra de la Partacua.

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    Et après le collado del Infierno, la redescente tranquille s'amorce. Pas de mauvaise surprise de ce côté.

    Pause déjeuner. Et c'est... ô balances sentimentales... le grand retour de Bamba !

    La famille crocos devant le Vignemale.

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    (Suite de l'article)


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  • (Accès à la 1ère partie de l'article)

    Le Vignemale derrière la famille crocos.

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    J'aime ces 2 photos :) Et puis ça met un peu de couleur et de douceur dans un univers un peu austère, n'est-ce pas ?

    Bon, à la vérité l'histoire s'est mal finie pour eux cinq. J'avais la dalle.

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    Les Pics de l'Enfer possèdent un des derniers glaciers des Pyrénées espagnoles. On lui souhaite bonne chance !

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    En attendant (qu'il ait fini de fondre...) j'en profite pour refaire de l'eau. Première occasion de la journée - et dernière car juste un peu plus bas, il y a un troupeau de moutons. Remarque la brebis noire. Je parie bien qu'aucune de ses congénères ne lui demande si elle vient d'un "pays de race blanche"... Misère.

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    L'ibón Azul Superior devant les Picos del Infierno.

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    Photo en arrière : le col de l'Enfer d'où j'arrive.

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    Clique sur le panorama : les Picos del Infierno.

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    Nouveau lac : l'ibón Azul Inferior.

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    Je reprends la descente.

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    Ce lac-ci, c'est l'embalse de Bachimana Alto (embalse = lac de barrage).

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    Il faut que je le contourne par sa gauche. J'envisageais de coucher à la cabane de Bachimana, mais elle arrive trop vite sur mon itinéraire. (Elle est au bord du lac côté nord.) Je vais donc continuer de monter. Trouver le chemin n'a rien d'évident. Il y a un (et même deux) gros torrents à traverser. Je déchausse et passe à l'Islandaise. Réminiscence sympa :).

    Pendant que je relace mes chaussures, j'observe un groupe qui descend. Manifestement ils ne s'attendaient pas à cette traversée à gué. Ils cherchent un bon moment comment passer sans se mouiller, s'aventurent jusqu'au milieu en profitant de quelques cailloux. La nature humaine étant ce qu'elle est, ils ne se décident pas à faire demi-tour pour déchausser, et finissent la traversée en pataugeant jusqu'à mi-mollets.

    Je monte au bord du torrent jusqu'à l'exutoire du dernier lac de la journée : l'embalse de Bramatuero bajo.

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    Un chemin taillé à la barre à mine permet de longer le lac jusqu'à son extrémité est. 

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    Je prends bien soin d'installer ma tente avec une vue dégagée vers le sud-ouest. Je t'explique pourquoi demain :)

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  • (Jour précédent)

    Ma montre a sonné à 4 heures du matin. C'était la pleine lune, il n'y avait pas de nuages et pourtant c'était nuit noire...

    J'ai empilé les vêtements et me suis extirpé de la tente. La Voie Lactée parfaitement tracée, comme je ne l'avais pas vue depuis bien longtemps.

    Dans un coin du ciel, la lune marronnasse avec encore un petit bout de lumière solaire sur son coin gauche, qui a disparu rapidement. Dans le froid glacial, je suis quand même resté plus d'un quart d'heure, à attendre les étoiles filantes (six !), à essayer de retrouver les constellations principales. Même Cassiopée était difficile à reconnaître, au milieu des étoiles "supplémentaires". Pour décrire le spectacle, il me fallait les mots d'un(e) autre.

     

    Empyrée (intermède 2)

    Est-ce qu'il existait des grandes marées pour les galaxies comme pour les océans ou est-ce que c'était juste pour moi ? Un big up de la Voie Lactée ? Une immense rave de fées Clochette venues me saupoudrer un max de poussières d'or sur la tête pour m'aider à recharger les batteries ?

    Je crois que je la tenais. Je crois que c'était celle-là, tout-là-bas... Posée au bout de mon doigt. Toute petite, toute mimi, toute rikiki Swarovski et légèrement décalée. Légèrement en retrait du troupeau... Oui c'était bien elle. XXS, solitaire et méfiante, mais qui envoyait tout ce qu'elle avait. Qui se la pétillait groovy dans la nuit...

    Trêve de badineries ; après ces quelques gavalgades, il était temps de retourner au duvet.

    PS : c'est extrait de Billie, où l'on trouve aussi ces mots, savoureux dans le contexte, "Désolée les gars, mais nous le Quechua, ça nous gratte."

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