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J5 - Castillones & Sarrios suite
C'est parti dans la neige. Le circo de Bernera est maintenant derrière moi, le Visaurin à gauche, le collado de Secús au milieu (possiblement un joli passage en été, et voie normale du Visaurin, j'imagine). A droite la peña del Mediodía et le Secús.
Rejoindre le puerto de Bernera n'a pas l'air trop sorcier, même s'il y a plus de pente que n'en laisse penser mes photos.
D'autant que j'ai les traces de mes deux compères pour me proposer un chemin. D'un côté c'est pratique, d'un autre ça enlève un peu de charme à l'aventure. Avancer dans la neige vierge accentuerait l'impression de jouer l'explorateur. Un dernier coup d’œil au cirque de Bernera avant de basculer.
Je surplombe l'ibón Viejo sous le pico de Olibón, juste sous le replat du col.
Un court raidillon juste après le puerto de Bernera. Les talons accrochent bien dans la neige, et au pire une glissade n'aurait pas été dangereuse. A vrai dire j'aurais du en profiter pour un exercice d'enrayage au bâton, dommage.
La vallée des Sarrios... Il y a quelques traces d'avalanches en rive droite, de toute façon je reste sur la gauche.
Le fond de la vallée de los Sarrios, le circo de Olibón. Faudra revenir en été, quand la neige est fondue, ça doit être tout aussi beau.
Je fais bien gaffe à rester suffisamment à gauche. Même si, dans ce fond de vallée, l'eau s'écoule sans courant : percer un pont de neige provoquerait plus de peur que de mal - quoi qu'une foulure est vite arrivée. La punta del Bozo.
L'entrée de los Sarrios, la sortie pour moi : un verrou avec une nouvelle pente un peu raide, qui, à la limite, pourrait être scabreuse dans de la neige dure. Mais mes crampons légers restent une fois de plus dans le sac.
En face, ça doit être le massif de l'Escarpu (ou pic de Sesques). Et plus à droite, la dent du pic de Midi d'Ossau : Jean-Pierre comme l'appellent ses intimes.
Voilà, j'ai fait ma traversée de la sierra de Bernera par les Castillones et les Sarrios. Pour un tour absolument complet de la sierra, il aurait fallu rester au sud et la déborder via la station de ski de Candanchú. Intellectuellement satisfaisant mais tellement moins sympa...
Le torrent issu des Sarrios forme une belle cascade - réminiscence de ma rando de 2010, puisque j'étais monté jusque là depuis Sansanet. Pas de neige à l'époque.
Cet itinéraire, qui longe la sierra de Bernera sur son nord-ouest est, je trouve, à la hauteur de n'importe quel autre paysage pyrénéen - Gavarnie et Ordesa inclus.
Retour du grès rouge, sous le calcaire dégagé par le torrent. La cúpula de Secús.
Plus au nord, le grès rouge est partout. Le pic de Gabedaille.
Eh ben tu sais quoi ? Si le projet initial était de dévaler ce soir jusqu'à Espélunguère, non, on va profiter un peu plus de ce coin formidable. D'autant que le temps s'est réchauffé, depuis le début du trek, et même aux alentours des 1900 m d'altitude il ne fera pas trop froid cette nuit.
On va rester à bivouaquer ici, sous la cúpula de Secús. Données GPS du jour : 13,0 km, +931 m/-857 m.
Ce qui est juste un peu chiant (il y a toujours moyen de se plaindre !), c'est que tous les rochers autour de mon coin sont, non pas en grès ou en calcaire, mais en une brèche pleine d'éléments tranchants, pas moyen de s'asseoir dessus ! Marre de bouquiner sur une fesse, je vais faire un petit tour pour admirer l'ibón de Estanés à la lumière déclinante du soir.
Tags : Sarrios, Secus, Olibon
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