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Purgatoire (suite)
(Accès à la 1ère partie de l'article)
Encore un autre lac plus au sud... (Ne te lasse pas trop vite, ce ne sont pas les lacs qui vont manquer au long de ce trek !)
Pas de souci, a priori ; je suis un chemin plutôt bien cairné qui se faufile dans une brèche sans difficultés. Mais le temps passe, je devrais déjà être au col : il semble que le poids du sac me scotche un peu.
A vrai dire, ayant organisé mon itinéraire au dernier moment, je me suis trouvé en manque de lyophilisés. Alors j'ai blindé le sac de boites de maquereaux, de pâté Hénaff, de gâteau breton et de crèmes Mont-Blanc (trois parfums : chocolat, vanille et pralinés eh eh). Ça pèse un âne mort ces machins-là.
Arrivée à un lac supplémentaire. Ça commence à bien faire. il est où ce foutu col ?
D'autant que maintenant, il n'y a plus de trace. Des tas de cailloux. Il faut soit les grimper, soit sauter de l'un à l'autre et si c'était drôle au début, je commence à me lasser.
Et alors, ne me demande pas pourquoi, je pète un câble. Paumé. Plus d'envie, mal au bide, la nausée. Si c'était facile, je ferais demi-tour et zou, la Bretagne... Qu'est-ce que je fous là, qu'est-ce qui m'arrive, qu'est-ce que je me fais chier, plus rien dans le ventre, plus rien dans la tête, plus rien dans le froc.
Mais se taper à l'envers le tour du lac... Pas mieux ! Alors je ravale ma haine et je continue. Un bienveillant névé me permet d'éviter la crapahutage de caillou en caillou pendant quelques deux cents mètres. Et je m'aperçois que je retrouve le chemin cairné - qui évitait la purge du pierrier en passant bien plus au nord.
Le col de Cambalès, au final, est atteint - avec largement 2 heures de retard sur l'horaire normal. Bon ben je ne sais pas ce qui s'est passé mais c'est pas grave, c'est la bascule. En face, le Balaïtous.
Le chapelet des lacs de Cambalès depuis le col...
Descente raide mais sans difficulté. Je profite d'un ruisseau qui descend du Pic de Cambalès pour refaire mes réserves d'eau. Pas de risque qu'il y ait des moutons plus haut. Au nord, le lac de Remoulis au fond de la vallée d'Arrens.
Et le passage en Espagne au Port de la Peyre Saint Martin. Note la petite tache à gauche, c'est là-bas que j'ai prévu mon bivouac.
Je descends vers le lac de Campoplano et le cirque de Piedrafita.
(Je m'aperçois que j'ai pris quasiment la même photo, mais sous la neige de printemps il y a dix ans : voir là pour l'article et là pour la photo.)
Le lac est au plus bas, largement sous les infrastructures du barrage.
Je bifurque à gauche plus ou moins en hors piste pour une courte bavante, le Port de la Peyre Saint Martin derrière moi.
Et voilà ce petit lac au bord duquel j'ai prévu d'installer la tente.
Mais un vent très frais et costaud s'est installé et débaroule de la Peyre Saint Martin, alors j'avance encore un peu à la recherche d'un abri, et trouve un petit laquet bien sympa et abrité du noroît. Va, c'est fini pour aujourd'hui !
Tags : cambales, balaïtous, piedrafita
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