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Par lartisan le 19 Mars 2020 à 19:26
Grosse crise d'extrasystoles cette nuit. Déshydratation avec des perturbations de la balance ionique ? Toujours est-il que la journée commence mal. Rien qu'à me baisser pour démonter ma tente je suis à la limite de l'évanouissement. J'y vais mollo.
Je laisse les prés et vire vers l'est au niveau du Puy de Pourcharet.
Un magnifique, heu, arbre.
Au niveau de la trace qui monte entre le Puy de Lassolas et le Puy de la Vache, je cache mon sac dans un chablis. Ça monte raide dans un sol instable et, même allégé, j'ai beaucoup de mal à progresser, obligé de m'arrêter très souvent pour gérer mes chutes de tension - tous les trois pas je vois 36 étoiles !
J'arrive laborieusement sur la crête du volcan.
Le Puy de Lassolas, comme son voisin le Puy de la Vache, est une star chez les géologues et géographes. C'est l'archétype du cratère égueulé.
Panorama ci-dessous : les flancs de la gueule ouverte de Lassolas, avec le Sancy en fond de toile.
Et je redescends côté ouest avant de reprendre le chemin (c'est un tronçon commun GR4, GR30, GR441) et récupérer mon sac.
Ça continue dans un joli bois. Avec un drôle de scolopendre géant vert !
Petite hésitation au niveau du col de la Ventouse ; le GR a été modifié. Je décide de contourner le Puy de Charmont par l'ouest.
Regard en arrière sur les deux volcans égueulés de Lassolas et de la Vache.
Un aperçu vers le Sancy qui se rapproche lentement.
La suite n'est pas passionnante. Il y a 5-6 kilomètres à travers des champs et des prairies exploitées, odeurs d'épandages et de pesticides.
Je fais le plein d'eau à la fontaine de Saulzet-le-Froid. J'ai bien du mal à avancer, mais pour l'instant pas de possibilité d'installer le bivouac. Je scrute la carte ; il devrait y avoir des opportunités après le village de Pessade.
Après Pessade, je remonte au nord-ouest en direction du lac de Servières, où, selon mon programme, j'envisageais de poser la tente. Mais je me traîne et il est trop tard pour aller jusque là-bas.
Derrière moi s'aligne toute la chaîne des Puys.
Le chemin suit la lisière de la forêt. Celle-ci est très dense et froide ; elle ne m'inspire pas pour un bivouac. Côté champs, avec les épandages récents, ce n'est pas mieux.
J'ai repéré la traversée d'un ruisseau (le ruisseau de Chevalard), ça devrait le faire. Je commence par le longer en rive droite, pourquoi pas mais ça reste très fermé. Je retourne au pont, redescends en rive gauche. Je me faufile par dessus un vieux barbelé et sous une clôture électrique (pas en fonctionnement). Me voilà tout au bout d'un joli pré, avec du dégagement vers l'est et donc potentiellement du soleil demain matin. Je me pose.
21,2 km , +600 m, -600 m, pas mal vu ma forme du matin !
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Par lartisan le 20 Mars 2020 à 20:44
La nuit a été très froide. La plus froide depuis le début. Dans mon sac de couchage (un modèle -1°, mais qui a bien perdu de son pouvoir isolant), j'avais l'ensemble polaire qui me sert de pyjama + une deuxième couche + un tour de cou. Un peu engoncé, mais j'ai bien dormi. Pas de condensation ce matin, et rapidement le soleil vient finir de sécher la tente.
Je re-saute les clôtures et retourne dans la forêt.
Le chemin (là c'est un bout du GR441) suit la lisière, dégageant la vue vers le Puy de Baladou.
On est aujourd’hui dans des paysages plus ouverts, résultats de défrichages par d'immémoriales générations d'éleveurs. J'en profite pour multiplier les photos - et vais donc découper l'article en deux.
Puy de Baladou.
Et très rapidement me voilà au lac de Servières, en principe mon objectif d'hier soir. Comme le Puy de Lassolas, le lac de Servières est une attraction pour géologue amateur.
Le lac de Servières donc, est un maar, c'est-à-dire non pas le résultat d'une éruption volcanique (avec laves et scories) mais le résultat d'une explosion phréatique : la rencontre du magma et d'une nappe d'eau souterraine.
Il aurait dû y avoir du monde, autour du lac de Servières, des touristes, des pécheurs. Personne, une fois de plus. Je continue à progresser le long de la lisière, avec toujours le Puy de Baladou en point de mire.
Une coupe récente permet un beau panorama sur le lac de Servières avec la chaîne des Puys en arrière-plan.
D'ici on voit bien la forme circulaire du lac de Servières, résultante de l'explosion phréatique.
Je passe au sommet du Puy de Combe Perret, et continue au sud ; cette fois-ci c'est le GR30.
Un gros renard file devant moi.
Devant moi, le Puy de l'Aiguiller, où je vais passer, et le Puy de l'Ouire à sa droite.
Je passe donc juste sous le Puy de l'Aiguiller - quelques plaques de neige résiduelles - et entame la redescente vers le lac de Guéry. J'anticipe la suite de la rando : on voit le Puy Gros à gauche et la Banne d'Ordanche à droite.
Et en version panorama, encore plus à gauche, le Puy de Sancy, j'y suis presque !
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Par lartisan le 20 Mars 2020 à 22:04
Aujourd'hui, c'est le printemps ! Crocus !
Belle descente ensoleillée vers le col de Guéry.
Le GR30 croise une grosse départementale au niveau du col de Guéry. Je la traverse rapidement et dévale sous le talus pour éviter une éventuelle patrouille de gendarmes qui, par bonté d'âme et/ou manu militari, pourrait décider de me reconduire à ma voiture !
Depuis l'aire aménagée (vide !), c'est la fameuse vue sur les Roches Tuilière et Sanadoire.
Après ce passage obligé* (ndt : en français dans le texte), je rejoins le bord du lac de Guéry.
Le lac de Guéry est réputé pour sa pêche à l'esquimaude en hiver. Ben là, pas de pêcheurs. Pas d'esquimaux et pas de glace non plus, faut dire.
J'entame la traversée de ces paysages que j'adore, ces grands plateaux de montagne dégagés par le pastoralisme. Genre plateau de Retord ou Vercors.
Les sommets du Sancy à main gauche.
Le col de la Croix-Morand derrière moi.
Je pose le sac et termine allégé la montée au sommet du Puy Gros, magnifique belvédère. Au nord-ouest la Banne d'Ordanche.
La Banne d'Ordanche est un haut lieu historique du vol à voile. A l'époque, les années 30, les planeurs étaient catapultés dans la pente à l'élastique !
Plein sud du Puy Gros, la vallée du Mont-Dore et le Puy de Sancy, en principe la suite de mon terrain de jeu.
Sauf que, confinement oblige... Ce qui me fait penser que je n'ai vu absolument personne aujourd’hui... (hormis entraperçu deux voitures au niveau du col de Guéry). Bon on avisera demain. Pour ce soir, je redescends vers le Mont-Dore, dégotte un espace plat avant les premières maisons, au niveau d'une source captée, dont le trop-plein me sert opportunément à reconstituer mes réserves en eau.
15,4 km, +800 m, -600 m.
(Jour suivant) (Jour précédent)
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