• Légende bretonne

    Pas de vent sur la plage où le clapot marmonne : “Baé an anaon, baé an anaon…”

    Chaque marée quand au large l’eau retirée laisse la place, une éplorée, seule égrène sur le perré le temps qui passe.

    Sur la plage le vent qui se lève fredonne : “Baé an anaon, baé an anaon…”

    L'ancre a chassé : la prame de son fiancé sur un écueil s'est fracassée. Dans son chagrin carapacée, elle est en deuil, vêtue de noir. Elle contemple ce miroir de vif-argent : la mer ce soir a la couleur du désespoir - décourageant...

    Sur la plage le vent maintenant s’époumone : “BAÉ AN ANAON, BAÉ AN ANAON …”

    « BARQUE DES MORTS - elle a crié - barque des morts, bateau dément, je t’en implore, je t’en supplie : rends-moi le corps de mon amant. L’Ankou, nocher funeste, toi qui l’as fauché, toi je te somme de l'arracher à l'abysse où tu l'as caché. Rends-moi mon homme ! »

    Sur la plage le vent qui s'essouffle bourdonne : “Baé an anaon, baé an anaon…”

    La solitaire a scruté le fond de la mer bringuebalée. Mais le mystère et le temps restent comme hier : coagulés.

    Pas de vent sur la plage où le clapot marmonne : “Baé an anaon, baé an anaon, baé an anaon, baé an anaon…”


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  • (Accès à la 1ère partie de l'article)

    Voilà la vallée espagnole d’où je serais arrivé si j’avais mis en œuvre mon idée de tour du Vignemale.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    De l’ouest, le Vignemale prend un tout autre aspect : une sorte de pyramide biscornue.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Au-dessous du col, il y a ce très beau lac, tout simplement le lac du Col d’Arratille :

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Je descends un peu pour accrocher un point de vue sur les lacs de la Badète.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Ça se termine par des barres rocheuses, aussi je remonte vers le col d’Arratille, sans regret car je tombe sur des rochers plissés très photogéniques.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Et puis plus haut, joli paysage que la pyramide du Vignemale au-dessus du lac du col d’Arratille.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Je retrouve le chemin balisé, qui descend tranquillement vers le lac d’Arratille.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Puis, c’est le haut de la vallée du Marcadau, surmontée de la Tête de l’Ours.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Et voilà le refuge Wallon, où, encore une fois, je ne suis pas seul. Le lendemain, je gravis la Grande Fache (voir article à part), puis le surlendemain, je retourne à Pont d’Espagne par les lacs du nord

    Lac Nère :

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Il y a un écho formidable, alors j’y cris quelques vœux (encore une drôle de superstition) avant de continuer vers le lac du Pourtet, particulièrement tranquille et transparent.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Je dévale vers les lacs de l’Embarrat.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    C’est amusant de constater que, plus on descend, plus les lacs sont pollués par des algues vertes. Celles-ci profitent des engrais que leur fournissent les moutons. Ça n'est pas très écologique, mais finalement assez esthétique, regardez !

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Et voilà la si belle et si paisible vallée du Marcadau qui me ramène à ma voiture.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Les refuges de Pont d'Espagne

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    Une autre rando pyrénéenne ? c'est ici !


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  • Cet automne-là, mon projet n’est pas très arrêté, juste retourner dans les vallées au-dessus de Pont d’Espagne, que je ne connais qu’au printemps, et gravir un ou deux « 3000 » faciles, genre Petit Vignemale et Grande Fache. Je ressens un gros besoin de solitude pour compenser les fortes sollicitations professionnelles. A cette époque de l’année, les refuges ne sont gardés que le week-end, j’ai de bonnes chances de m’y retrouver seul ou presque seul.

    Je m’élève au-dessus de Pont D’Espagne. On est dimanche après-midi, je croise les touristes qui redescendent du lac de Gaube.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Au-dessus du lac, ils se font de plus en plus rares, tandis que le soir descend dans les fonds de vallées.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Premières visions sur la face nord du Vignemale.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    C’est dans ce coin que j’avais été victime d’une insolation, il y a quelques années. J’avais traversé, dans la neige et en plein soleil, du refuge Wallon au refuge des Oulettes de Gaube par le col d’Arratille. Arrivé au refuge des Oulettes, j’étais à demi aveugle, j’avançais les yeux fermés en comptant mes pas d’un caillou à un autre, et je m’étais quasiment évanoui au bord du chemin. Avec le soir et le coucher du soleil j’avais pu redescendre à Pont d’Espagne me gaver de l’aspirine laissée dans ma voiture, puis remonter au refuge Wallon dans le noir. Maintenant, je n’oublie plus casquette et lunettes de soleil efficaces !

    J’arrive au refuge des Oulettes de Gaube. Ça fait longtemps que je ne croise plus personne. Petite déception, il y a un couple franco-allemand dans le refuge. Consolation : ils ont fait du feu, avec le bois laissé par le gardien, qui est parti pour la semaine. En plus ils sont bien sympas, ils me racontent Berlin, Cracovie, Prague. Deux espagnols arrivent en fin de soirée. Il ont l’air totalement HS. Ils arrivent du Vignemale. Nous nous attendons à ce qu’ils restent pour la nuit, mais non, il faut qu’ils soient en Espagne dès demain, alors ils repartent à la lueur des frontales. Nous nous partageons les dortoirs.

    Le lendemain, voilà la face nord du Vignemale dans toute sa splendeur, au soleil levant !

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Le Petit Vignemale est à mon programme. Le couple franco-allemand redescend dans la vallée. Je m’élève vers la hourquette d’Ossoue. Plus le chemin avance, plus on s’approche de la paroi du Vignemale, de plus en plus impressionante. Le Pique Longue :

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Du col, vue impressionnante vers la vallée d’Ossoue et le Mont-Perdu en arrière-plan.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    La montée vers le Petit Vignemale (3032 m) se fait sans trop d’effort dans les pierriers.

    On est très près des sommets du Vignemale, et on surplombe le glacier d’Ossoue, l’un des derniers des Pyrénées françaises.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Il s’agit maintenant de redescendre vers le refuge de Bayssellance (2651 m), le plus haut refuge gardé des Pyrénées.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Mais, tout comme les Oulettes de Gaube, il n’est pas gardé en ce moment dans la semaine. Je m’y installe tout à mon aise. Il y a l’électricité, mais pas de chauffage, sauf à mettre en route le poêle. Il n’y a pas d’eau, non plus. Je vois qu’un tuyau descend depuis le nord. Je prends mes gourdes et je me dirige vers une sorte de petit édicule que je suppose être un réservoir, après avoir contourné un petit lac dans lequel se reflètent le Mont-Perdu et la Brèche de Rolland.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Au-dessus du réservoir – qui est vide – le tuyau continue, et un peu plus haut, voilà la source.

    Je retourne au refuge. Entre temps, un couple d’espagnols est arrivé. Je ne serai pas non plus seul ce soir. Je bouquine, en admirant du coin de l’œil l’avancée des ombres sur le Mont-Perdu et le Taillon.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Pour le lendemain, j’envisage un instant de continuer le tour du Vignemale par l’est, mais côté espagnol, il n’y a pas de refuge équipé, juste des cabanes et je n’ai pas pris de matelas. Tant pis, je reste sur mon idée de départ : regagner la vallée du Marcadau pour gravir la Grande Fache.

    Au matin, donc, demi-tour pour rejoindre la vallée de Gaube tandis que le soleil se lève sur le Vignemale.

    Les refuges de Pont d'Espagne

    Je continue à l’ouest vers le col des Mulets

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    (Suite de l'article)

     


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