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Pour une fois petite intro : attention, texte très noir, qui mettra mal à l'aise, par son thème "elephantesque", le choix des rimes et la multiplication des allitérations qui sifflent et qui crachent.
Le pire est que j'en suis assez fier, m'étant imposé un format ambitieux avec ces rimes internes qui soulignent la structure en quatrains et tercets du sonnet.
Assassin pourchassant la cohorte,
il se traîne,
Hanté par le tourment d’un remord
si glaçant,
Que son âme est figée, que son corps
aux passants
Semble être une fraction de décor
qui les gêne :
Ils esquivent sa lame et s'effacent,
poussant,
Sisyphe en procession, leurs caillasses
de peine.
Empêtré dans ce froid qui l’embrasse
et le freine,
En trait pourpre il inscrit, d'une trace
de sang,
Ton prénom débordant de sa tête
trop pleine.
Il est donc perdu ce bonheur bête,
innocent ?
Il se souvient d’hier une fête
foraine,
Un carrousel berçant vos cœurs
adolescents.
Las, qu'auras-tu fait de lui, maussade,
impuissant,
Pour qu'il n'en reste qu’un désir fade
…et la haine !
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J’arrive la veille au soir au refuge Wallon depuis le col d’Arratille.
Le refuge est fermé mais 2 dortoirs sont accessibles dans l’ancien bâtiment, ainsi qu’une salle à manger. On est trois « clients » : deux jeunes filles qui arrivent d’Espagne. Elles font une partie de la HRP : elles ont prévu de continuer jusqu’à Gavarnie.
On se partage les dortoirs. En face de la terrasse, l’objectif du lendemain : la Grande Fache (3005 m) : c’est le sommet de droite.
Départ matinal. Je m’élève rapidement en lacets
Le chemin passe auprès d’un petit lac (sans nom sur la carte IGN), puis s’enfonce dans un couloir.
A mi-chemin du couloir, un petit torrent apparait en résurgence dessous les éboulis. J’en profite pour faire de l’eau : il n’y en avait pas au refuge. Pas trop de risque au niveau potabilité, absence probable de moutons au-dessus de cet endroit.
Je dépasse les lacs de la Fache.
Et revoilà la Grande Fache :
La voie d’ascension est l’arête de droite depuis le col. D’après les topos, c’est assez vertigineux mais sans difficulté et sans besoin d’équipement particulier. On y monte la Vierge en procession chaque 5 août.
J'arrive au col. Vue sur l’embalse (lac de barrage) de Respomuso. Il me reste 300 m d’ascension.
Je pose le sac et les bâtons (bien en vue de l’arête) et me lance dans l’ascension. Il y a 3 espagnols un quart d’heure devant moi. C’est bien, ça m’encourage, parce que, effectivement, c’est raide et il y a du gaz. Je gamberge un peu à l’idée de la descente… Le chemin est cairné, mais plutôt mal, il y a des traces qui partent à droite et à gauche ; il faut mettre les mains très souvent, voire faire 1 ou 2 pas d’escalade facile. Pas d’équipement nécessaire ? Voire. A mon avis, il faut prévoir d’encorder les randonneurs peu aguerris.
A mi ascension, un vautour surgit au-dessus de moi. Sacrée ambiance ! Enfin, voilà le sommet et mes 3 espagnols pour me photographier :
Le Vignemale :
Les lacs de la Fache :
Les Pics de l'Enfer:
L’embalse de Respomuso et le Pic du Midi d'Ossau :
Le Balaïtous :
Je reprends la descente avant les espagnols : l’idée est qu’ils me ramassent si je tombe ;-)
En fait, j’ai surestimé la difficulté. Certes il faut éviter de trop regarder le vide, il faut parfois se retourner face à la roche mais dans l’ensemble ça n’est pas bien compliqué ni bien dangereux.
Déjeuner au col, puis je reprends la descente par le même chemin. Encore le Vignemale :
Le refuge Wallon :
Avant le refuge, bain dans le torrent. Sous le pont de bois, il y un creux de près de 2 mètres, et sans courant. Bien sûr l’eau est froide, mais pas tellement et puis on peut même faire quelques brasses. A ne louper sous aucun prétexte si vous passez au refuge Wallon ! Soirée en terrasse. Je contemple le coucher de soleil sur la Grande Fache, qui s’est ajoutée à ma liste de « 3000 ».
3 commentaires -
Jaspe.
Feux de Saint Jean, repas solaire. / Danse des mouches sur la baie. / Chuchotements, bourdonnements. Reflets vif-argent sur la mer. / Saturne annihilé, langueur. Simplicité. / (Chez Baudelaire : luxe, calme, volupté.) / Si fraternelle et tendre traversée
À tes côtés.
Grenat.
Le soleil valse dans l’espace. / Toi tu fais face à ton passé. / Flamboiement de violence. Feu de tout bois. Tu aboies, tu craches. / Nébuleuse glacée qui explose et te broie. / Déflagrations, miettes d’étoile éparpillées, / Traces que je m’efforce d’effacer,
À t’écouter.
Topaze.
Fusion de couleurs levantines, / Plastique aurore boréale. / Tu souffles – libre, frénétique, ravie. Tu revis, tu rêves. / Horizon traversé d’orages magnétiques. / Oracles enfouis sous l’arc or et vermeil / Où tu sauras les déchiffrer – sans moi –
Tu m’as quitté.
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