• (Jour précédent)

    De mon manque d’enthousiasme d’hier matin, j’en ai conclu avoir besoin d’un peu de repos, pour l’esprit, pour les jambes et le dos aussi. D’autant qu’en principe demain c’est LA grosse journée…

    Bref, j'ai juste prévu aujourd’hui de grenouiller autour de la vallée de Thórsmörk. Je remonte au-dessus de la Krossá, sur un sommet baptisé Stöng. L'Eyjafjallajökull en face.

    J7 - Hvannárgil

    J7 - Hvannárgil

    Je sors mon smartphone - il y a du réseau dans la plaine - et consulte Veður. Overcast le matin. Coup de vent et forte pluie en milieu d’après-midi puis toute la nuit jusqu’à 9 heures demain. Ça me conforte dans mon idée. Profiter de la matinée et ne pas trop en faire. Me relancer demain s’il y a une amélioration.

    Je descends donc vers la plaine via la crête de Stangarháls.

    J7 - Hvannárgil

    Arrivé dans la vallée de Thórsmörk, je suis la rivière vers l’aval quelques minutes afin de rejoindre les passerelles mobiles géantes au-dessus de la Krossá.

    J7 - Hvannárgil

    J’aimerais bien assister à l’installation de ces passerelles en début de saison, ça doit être quelque chose ! Je remonte vers le camping de Básar. J’installe ma tente dans les bois de bouleaux, à deux pas du chemin de Skógar. Y vide mon sac à dos.

    J7 - Hvannárgil

    Je choisis d’aller inspecter la vallée de Hvannárgil, juste au sud de Básar. Petite bavante jusqu’au col de Fremra-Básarskað.

    J7 - Hvannárgil

    Puis descente, un peu flippante quoique balisée, au travers les éboulis.

    J7 - Hvannárgil

    Ci-dessous une photo de la vallée adjacente à Hvannárgil : Suðurgil.

    J7 - Hvannárgil

    Et encore plein d’arrêts-myrtilles !

    J7 - Hvannárgil

    Remonter Hvannárgil… C'est mon idée. Pourtant, si j’ai emmené les crocs, j'ai bêtement laissé le reste de la tenue de gué dans la tente. Pas de pantalon de pluie, pas de chaussons néoprène. Optimisme béat ou acte manqué...

    Première traversée du torrent glacial sans problème (eau sous le genou). 150 mètres plus loin, nouvelle traversée à effectuer. Mes pieds sont déjà bleus. Je me lance. Le courant est bien plus violent ; les remous remontent à l’entre-jambe ; je sens la cuisse gauche qui tétanise, un début de crampe. Je lâche l’affaire à mi-chemin…

    Retour sur la berge. Faut me rendre à l’évidence : je ne pourrai pas multiplier les traversées. Hvannárgil m’a vaincu. Je repasse en rive droite un peu plus en aval. (Pourquoi n’ai-je pas eu l’idée d’explorer Suðurgil, au torrent bien plus clément…)

    Gros déjeuner pour me refaire une santé –  j’ai 2-3 lyo de rab’.

    Je reprends le chemin balisé qui longe la rive puis remonte un autre ravin.

    J7 - Hvannárgil

    J7 - Hvannárgil

    Retour côté Krossá.

    J7 - Hvannárgil

    Il ne me reste plus qu'à reprendre la piste 4X4, de nouveau le chemin vers Básar.

    Vise cette plaque personnalisée de fou...

    J7 - Hvannárgil

    Un peu la grosse tête le gars. Mériterait un petit coup de marteau dans les vitres ;-)

    Le troll-singe…

    J7 - Hvannárgil

    Retour à la tente. En attendant le fort coup de vent annoncé par la météo, la lecture de la montagne magique avance bien.

    A l'heure du dîner, je m'installe à une table de pique-nique. Avide de contact humain, j'alpague les deux français de la tente voisine. (Eux aussi m'ont reconnu en ma qualité de français - à mon Opinel !) Ils ont fait la veille la traversée Skógar-Thórsmörk. Ils me décrivent la beauté de l’itinéraire, le plateau sous le col, le volcan, et « pas mal de jolies cascades ».

    Ils sont enthousiastes, mais c’est leur première journée de trek en Islande. J’espère qu’ils n’en seront jamais blasés. J’essaye de leur donner quelques tuyaux pour améliorer leur laugavegur : la vallée de l’Innri-Emstruá, les fumerolles sous Hrafntinnusker, et puis Sveinsgil par Skalli une fois arrivés à Landmannalaugar (si j'avais été au courant de l'accident du 14 juillet, je ne l'aurais pas fait). Les gars, si vous me lisez, faites signe !

    Ben, la journée s’allonge, et il n’y a eu ni pluie ni coup de vent ! Cette nuit ?

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  • (Jour précédent)

    Je me lève de TTRRÈÈSS bonne heure. Puisqu’il n’y a eu cette nuit ni vent ni pluie, et qu’il n’y en a pas encore, j’ai l’intuition que ça ne va plus tarder : il ne faut pas perdre de temps ! L’étape d’aujourd’hui va faire 25 km avec un dénivelé positif de 900 m.

    Heureusement que le poids du sac a fortement baissé : presque finis les lyos, le beurre et les noix de cajou ! (Les krisprolls restant sont en miettes...)

    Côté orientation, il faudra être vigilant : apparemment, il y a souvent des trekkeurs qui se perdent aux alentours du col de Fimmvorðuháls les jours de brouillard. Et je n'ai ni carte ni points GPS au sud de Thórsmörk.

    Cela-dit, ce n'est pas la grosse aventure ! Le chemin est balisé d'un bout à l'autre et les principales balises sont même numérotées. Comme je fais la route à rebours, je commence aux alentours des 450.

    Première partie dans des paysages typiques de Thórsmörk. Le haut de la vallée de Strákagil.

    J8 - Fimmvorðuháls

    J8 - Fimmvorðuháls

    L’Utigönguhöði.

    J8 - Fimmvorðuháls

    J8 - Fimmvorðuháls

    Arrivé au plateau de Foldir, le soleil me fait un clin d’œil goguenard (il connaît la suite !).

    J8 - Fimmvorðuháls

    Je remonte une crête, face à la langue de glace du Tungnakvislarjökull.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Dernière vision de la Rjúpnafell.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Plus haut, c’est le magnifique plateau de cendres grises du Morinsheiði, surmonté de l’Eyjafjallajökull, qui daigne se montrer un instant…

    J8 - Fimmvorðuháls

    J8 - Fimmvorðuháls

    Mais manifestement le temps part en vrille… J’ai la prévoyance d’installer la housse de sac et de m’envelopper dans ma nouvelle capote garantie 5000 mm de chez D4.

    Et bim la pluie. Et bam le vent… J’aurais bien aimé que cette bourrasque attende une heure de plus, car me voilà à remonter une crête exposée en plein tempête.

    Et je n’ai PAS eu la prévoyance de mettre mon coupe-vent. Il est resté dans le sac. Le bonnet est dans la poche du coupe-vent – dans le sac. Les gants dans l’autre poche du coupe-vent – dans le sac. Et ce n’est pas le moment d’enlever la capote… Mes doigts prennent cher…

    Heureusement je peux évoluer un peu au nord, sous la crête, sinon ce ne serait même pas la peine. On approche les 1000 m d’altitude et la température ne doit pas beaucoup dépasser le zéro degré. Je m’arrête un moment derrière un rocher, à regarder la pluie passer à l’horizontal. J’attends que mes mains se réchauffent un peu. Je repars.

    Je suis maintenant dans le brouillard. J’aperçois la silhouette des cônes volcaniques de Magni et Móði : ceux de l’éruption de 2010, celle qui a bloqué au sol tous les avions d’Europe pendant une semaine.

    J8 - Fimmvorðuháls

    En grand amateur de cailloux, j’aurais aimé pouvoir prendre un peu de temps pour inspecter le coin. Mme Islande en décide autrement… Les doigts de plus en plus gourds, je m'arrête à nouveau pour les réchauffer en les rentrant dans les manches, à la manière des chinois d'Hergé dans le Lotus Bleu.

    Un groupe de trois randonneurs me croisent. Je dois avoir une attitude un peu inquiétante :

    - Are you OK ?

    - Yes, I'm fine, thank you.

    Je repars, me paume dans les névés. Il manque une balise ou au contraire il y en a une de trop... (Le sentier a été modifié suite à l'éruption.)

    Je contourne Magni.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Plus ou moins abrité sous la coulée du volcan, je me décide à ôter la capote et le sac et me rhabille rapidement et chaudement. Il était temps ! J'en profite pour ramasser une bombe volcanique. A ce stade du trek, alourdir un peu le sac n'a plus d'importance.

    Je retrouve les balises.

    Le cratère de Magni :

    J8 - Fimmvorðuháls

    Le même six ans avant...

    J8 - Fimmvorðuháls

    La bourrasque s’essouffle alors que je passe au col - 1100 m d’altitude, mon record sur l'île. L'Islande m’autorise une dernière vision de l’Eyjafjallajökull depuis Fimmvorðuháls.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Lambeau de glacier que je dévale en courant.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Et quelle est cette ligne à l’horizon ?

    (suite de la journée)


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  • (Début de la journée)

    C’est la mer !

    J8 - Fimmvorðuháls

    En cliquant sur la photo, juste à gauche, tu verras la petite tache de couleur d'un rayon de soleil tombant pile sur la Skógá, la rivière thématique de cet article, débouchant dans la plaine côtière. Bref, c'est là que je serai ce soir.

    La pluie s’est maintenant arrêtée. La descente mène rapidement à proximité de la Skógá. On aperçoit une chute d'eau sympa, mais trop en amont pour tenter de s'en approcher. Et puisqu'il paraît qu'il y en aura d'autres...

    J8 - Fimmvorðuháls (suite)

    J8 - Fimmvorðuháls

    Petit à petit le ciel devient plus lumineux. Plus bas, un grondement m’interpelle. Je me rapproche de la Skógá et découvre une belle cascade.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Je m’arrête pour déjeuner. Les premiers trekkeurs de Skógar font leur apparition. Ils n’ont pas vu la cascade ! Je les siffle, leur indique le spot du doigt. Ils se détournent vers la rivière, jettent un œil, ont un petit geste de remerciement et déjà repartent, sans même sortir l'appareil photo. Sont bien blasés ces touristes !!

    Je reprends la descente, passe en rive gauche sur une passerelle.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Attention les yeux, le ballet aquatique va commencer...

    J8 - Fimmvorðuháls (suite)

    J8 - Fimmvorðuháls (suite)

    Et voilà que je tombe sur…

    J8 - Fimmvorðuháls

    Ah ben là c’est sûr, la Skógá ne joue plus dans la même catégorie… Et un peu plus bas…

    J8 aprés-midi : Skógá

    Quelques jolies cascades, qu’ils disaient. Pfou…

    Et ça continue. Je te mets un maximum de photo.

    J8 - Fimmvorðuháls

    En voilà une, sur un torrent adjacent à la Skógá, un peu timide et qui se cache derrière les roches.

    J8 - Fimmvorðuháls

    Et une autre - de nouveau la Skógá - dans un sorte d'écrin de basalte...

    J8 - Fimmvorðuháls (suite)

    (suite de l'article)


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