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Je reprends la montée vers le col des Ayes. Un ent de Tolkien.
En principe fini le beau temps : Météo France prévoit de violents orages dès le début de l'après-midi. Pourtant, le ciel est encore tout bleu, le soleil éclaire le Roc d'Arguille.
Arrivée au col des Ayes : la vallée de l'Isère et le Bec Charvet.
La Dent de Crolles domine le col des Ayes.
Aujourd'hui je crapahute sur le GR9, le "tour de Chartreuse". Du col du Coq au col de la Faîta, il contourne le Bec Charvet dans les bois, avec quelques rares points de vue vers les montagnes.
Le Grand Som, par exemple. Le Pas de la Suiffière, où je suis passé hier est sur l'épaule, à mi-hauteur de l'arête centrale.
Chamechaude, face est.
Après le col de la Faîta, le GR rejoint la crête. A gauche, c'est donc le Grésivaudan et Belledonne en arrière-plan.
Le cheminement de crête ouvre de belles perspectives. Encore le Grand Som...
... le Bec Charvet que je viens de contourner et la Dent de Crolles.
Puis le GR descend à droite vers Emeindras pour rejoindre plus bas le Sappey en Chartreuse.
Emeindras du Haut est un alpage magnifique, avec une vue imprenable sur Chamechaude. Il n'est pas midi mais je me demande si je ne vais pas m’arrêter là... Y aura-t-il meilleur coin de bivouac plus loin ? Et n'oublions pas la menace des orages, quoique apparemment ils sont bien en retard.
Dans l'immédiat, je déjeune. Un VTTiste s'approche. Il me demande si je sais si le chemin des crêtes passe à vélo. De quel chemin parle-t-il ? On regarde ensemble Géoportail sur son smartphone. Il me montre un pointillé qui zappe le Sappey en Chartreuse en restant sur les crêtes jusqu'au Mont Saint Eynard. Mais c'est que ça m'intéresse, ça ! C'est parti pour un rap de dahu...
Zappe le Sappey,
Casse ton trajet :
Las, tes jarrets
Sont à l'arrêt.
Eh ouais garcet,
T'as fais du lard.
Tu t'es lâché,
Garçon idiot,
L'farçon, les diots,
L'canard laqué,
Sa farce calée
A ras l'pétard
Gare c'est ta fête
Même si tu r'grettes
C'est un peu tard.
Zappe le Sappey,
Casse ton trajet :
Las, tes jarrets
Sont à l'arrêt.Bon, mais passer en VTT ? A mon avis il va pousser son VTT 40% du temps, le porter 50% du temps et quasiment jamais rouler... Mauvais plan, il en convient.
Il me prête son VTT électrique pour un petit essai. J'effleure la pédale et manque tomber de la selle quand le vélo démarre à toute berzingue. La vache ! N'appelez pas ça des vélos électriques : ce sont des vélomoteurs électriques !
Tout bien réfléchi, et même si ça rallonge l'étape de demain, je reste sur l’alpage d'Emeindras. Trop sympa ! Journée courte du coup : 7,8 km, +809 m, -454 m selon mon GPS.
J'occupe l'après-midi à buller et bouquiner au soleil. Je vais quand même jeter un œil au bout de l'alpage et observe le ciel du sud-ouest qui se charge lentement.
Vers 15 heures je sens qu'il est temps de monter la tente. Je l'installe à la lisière des bois pour bénéficier d'un peu de couverture.
Le ciel devient de plus en plus noir. Une traileuse inquiète m'interpelle : "Mais ! L'orage arrive !" Oui bon... Ma tente a essuyé la tempête islandaise, les éclairs norvégiens, je n'ai pas trop d’inquiétudes. A tort peut-être... Les rafales et la grêle d'un orage de montagne, ça se prend au sérieux.
Tonnerre et éclairs. Ça secoue pas mal, mais rien d'extraordinaire. Je dîne sous l'auvent, bouquine encore un moment et m'endors.
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Le chapelet d'orages a laissé derrière lui une belle nappe de brouillard. Je rejoins, comme m'a montré mon VTTiste de la veille, le chemin des Grands Crêts qui va me mener jusqu'au St Eynard. J'y vois... que dalle.
Ambiance ! Mais moyen au niveau photogénique. Là-bas, c'est l'Mont-Blin...
A noter, un ou deux coins plats et dégagés de végétation où il serait sympa d'installer le bivouac à deux pas du vide. Au Pas de la Branche, un panneau de danger dissuade les randonneurs de toute velléité de descendre direct dans le Grésivaudan. J'ai regardé depuis sur Internet, photos et commentaires font effectivement frémir. A éviter à la descente, et à monter encordé !
Ben moi je continue sur la crête.
Côté Sappey, j'entrevois dans les arbres quelques constructions d'acier, auxquelles je vais jeter un œil. Vestige d'un ancien téléski ?
En fait, il semble que le téléski du Grand Sommard, qui date de 1970, est encore en activité les hivers bien enneigés.
Plus loin, le chemin de crête rejoint le GR9 puis le Fort du Saint-Eynard.
Avant de descendre vers le col de Vence, je traverse le fort jusqu'au bout de la crête. Les nuages commencent à se désagréger.
Après le col de Vence, le GR remonte lentement vers le Mont Jolla. Moi aussi, je monte lentement, mon bus n'est qu'à 21 heures, j'ai tout mon temps. Une cupidone.
Visibilité revenue. Je longe l'agglomération grenobloise : la boucle de l'Isère et l'Ile Verte.
A la Bastille - où je n'étais jamais monter lors de mes séjours à Grenoble - gros arrêt passé à bouquiner et à observer les citadins qui baguenaudent et qui dragouillent à demi-masqués.
La fin de ma traversée, on ne fait pas plus pittoresque ! passe par les tunnels et les escaliers qui dévalent les pentes de la Bastille jusqu'à l'Isère.
Redescendu en basse altitude, me voilà dans la fournaise grenobloise. Les côtes de la Bastille sont balayées par un genre de sirocco. Les cigales s'en donnent à cœur joie. J'avais oublié comme elles peuvent être bruyantes !
La gare routière est juste de l'autre côté de l'Isère. Aujourd'hui : 18,9 km, +997 m, -2256 m.
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Aujourd'hui une courte balade - en mode biathlon SUP/vélo - mais qui permet de contourner ou visiter quelques îles du sud du Morbihan.
Je mets à l'eau au bout de la route, à la Pointe de l'Ours, après avoir déposé la bicyclette au Logéo.
Jusqu'à Stibiden, la mer est d'huile.
J'ai déjà abordé cette île, il y a deux mois, de bon matin : deux photos prises sur Stibiden lors de cette reconnaissance :
J'avais en tête ce même parcours, et puis - c'était ma première sortie de l'année - l'envie s'était estompée d'un coup, tandis que je baguenaudais sur la plage : le vent qui se lève doucement, de l'eau bien noire, et pas trop de motivation.
Bref, j'avais complété le tour de Stibiden et était rentré direct sur la Pointe de l'Ours.
Mais revenons à la présente balade... Cette fois-ci, je ne flanche pas, me lance dans la traversée vers Govihan, qui fait 700 m ; on a vu pire. Stibiden s'éloigne...
Cette fois-ci aussi l'eau est bien noire, au coucher du soleil et derrière mes verres polarisés. Apparemment, je reste un peu traumatisé par mon difficile retour d'Iluric, l'an dernier. Il faut que je me débarrasse de ce souvenir plombant.
Un avion (je n'en jurerais pas mais on dirait bien un hydravion) me survole et sert de distraction.
Marrant, l’ersatz de parhélie, phénomène en principe créé par des cristaux de glace ; je n'imagine pas que ce soit le cas ici.
Après avoir dépassé la pointe nord de Govihan, je me rapproche de Brannec, mais je décide qu'il est trop tard, que le coucher du soleil est trop proche pour en faire le tour. Je pars au sud. Je vole bien au-dessus des casiers d'huîtres : étal de pleine mer, coefficient 90.
Malgré l'étal, j'ai un léger courant contre moi tandis que je longe la côte ouest de Govihan.
Un coup d’œil vers le soleil qui se couche sur Brannec et, derrière, l’Île aux Moines.
Au bout de Govihan, le port du Logéo en visu.
Encore 700 m pour cette traversée Govihan - Logéo. "Ma préférée" au mouillage.
Voilà. J'abandonne la planche de SUP à côté du bistrot du Logéo - j'ai oublié le sac à dos dans la voiture ! J'enfourche la bicyclette pour un rapide retour à la Pointe de l'Ours avant que l'obscurité s'installe.
Une autre sortie en SUP ? C'est ici !
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