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Grand classique morbihannais. Ça peut donner ça au petit matin :
- Une étonnante rencontre (pour une balade maritime !), un renard baguenaudant sur les plages de Boëd.
- Et bien sûr, la tour de Ténéro, toujours photogénique.
Cette fois-ci le projet est un peu différent, il s'agit de boucler Badel à la Pointe du Bill en mode biathlon SUP/vélo, au coucher du soleil.
Départ, donc, de la cale de Badel, ouest de la presqu'île de Séné.
Je suis parti en marée montante ; en principe elle sera donc avec moi. Contournement de la pointe ouest de Boëd et tout de suite on longe ces plages où j'avais rencontré le renard.
Ténéro, bien sûr.
A partir de là, ça se corse un peu pour moi. Le vent d'est est bien installé, et rend le pagayage compliqué.
Prendre des photos de Ténéro dans mon dos n'est pas facile. La planche n'apprécie pas du tout que je m'arrête, se met très vite de travers et tente de me déstabiliser.
Les bois, au fond, ça doit être la presqu'île du Péchit.
Une dernière tentative de photographier Ténéro dans mon dos.
Et me voilà sur la plage du Bill. Je dégonfle la planche et me promène un peu en attendant qu'elle sèche. En cette période post-confinement, il y a quelques couples et familles qui profitent du coucher du soleil.
Je reprends le vélo. La planche dans le sac à dos n'est pas très lourde et ne me déstabilise pas. Retour à Badel.
Une autre sortie en SUP ? C'est là !
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Après la nuit hachée dans le "bus macron", cette journée en guise de marche d'approche va s'avérer costaud.
Depuis la petite gare de Pontcharra, il n'y a pas d'itinéraire évident pour rejoindre les crêtes de Chartreuse, et plus précisément, mon objectif d'aujourd'hui, le pré Orcel sous le col de l'Alpe. Ce ne sont pas les sentiers qui manquent, mais aucun ne permet un cheminement est-ouest cohérent. Il va falloir se frayer la route, ne pas hésiter à tracer au feeling, j'anticipe et j'aime !
Je remplis mes bouteilles au macdo, traverse l'Isère. Tout là-haut (1600 m plus haut !), mon terrain de jeu de demain, les Rochers de Belles Ombres et les Rochers de l'Alpe.
Je gravis les premiers ressauts. Je me heurte à une toute nouvelle carrière qui barre le sentier, la contourne et infléchis ma route pour passer sous le Fort Barraux.
Ce Fort Barraux a tout d'une construction à la Vauban, mais il lui est antérieur, construit par le Duc de Savoie sous Henri IV, en 1597-1598. De façon plus sinistre, il a servi de centre de transit sous Vichy, et encore de centre d'internement après guerre.
Après Barraux, c'est toujours un chemin balisé qui m'emmène plus au sud, pour passer un deuxième ressaut (j'approche déjà les 1000 m) via la combe étroite du ruisseau des Dégoutés.
Le ruisseau est à sec ; prémisse des difficultés logistiques de la rando en pays calcaire : la gestion de l'eau !
Gros plan sur cette jolie astrance toute en nuance pastel.
Passé le village de Saint Georges, il me reste encore 500 m de dénivelée et c'est maintenant que les choses se corsent. Il n'y a plus que de vieux chemins non entretenus, plus ou moins avalés par la forêt. Avec un peu de flair, on arrive quand même sans trop de difficultés à remonter vers l'ouest, par de vieux layons d'exploitation forestière abandonnés.
Les derniers hectomètres avant d'arriver au pré Orcel sont les plus compliqués, car la pente se fait raide et la végétation plus dense.
Au pré Orcel une petite fontaine me permet de reconstituer mes réserves d'eau. Par contre, pas de prairie où installer ma tente - sauf à la monter au bord même du parking.
En inspectant un peu le chemin qui monte vers le sud, je trouve dans les bois quelques zones plates pour un bivouac certes sans panorama mais bien au calme.
Selon mon GPS : 12,0 km, +1478 m, - 286 m. Pas mal (et même trop...) pour un premier jour à pleine charge.
Je serai à pied d’œuvre dès demain matin !
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C'est parti ! Du pré Orcel, le chemin monte, d'abord vers le nord puis par une série de zigzags.
Pas de difficulté pour trouver le point de départ du sangle des Belles Ombres, une sente qui se détache du chemin, 500 m avant le col de l'Alpe, juste avant un grand auvent rocheux caractéristique, et grimpe vers les falaises. Une première trace part vers le nord, je la dépasse sur la foi de mon topo (mauvaise interprétation de ma part !).
S'en suit un cheminement sympa, on s'élève au travers des roches et voilà le sangle des Belles Ombres, au début large et confortable.
Je rappelle ce qu'on appelle un sangle, en Chartreuse : en gros un palier entre deux barres rocheuses, plus ou moins étroit, plus ou moins incliné. Une vire, quoi, en plus large, qui se maintient parfois sur plusieurs kilomètres. Dans les Pyrénées espagnoles, vers le Mont-Perdu par exemple, on appelle ça une faja.
Superbe vue ensoleillée sur le nord du Grésivaudan et sur le seigneur Mont-Blanc qui trône tout au bout de la combe de Savoie.
Le sangle des Belles Ombres se fait déjà un peu plus étroit. En théorie j'approche d'un spot remarquable, une formation géologique que je ne veux pas manquer. Mais qui n'apparaît pas !?
Il me faut un moment pour admettre que j'ai encore trouvé le moyen de me perdre... L'insouciance de la jeunesse, hum. En fait il y a deux sangles des Belles Ombres, le sangle des Belles Ombres supérieur et le sangle des Belles Ombres inférieur. Je comptais cheminer sur ce dernier pour commencer mais j'ai grimpé d'emblée jusqu'au sangle du haut.
Grrr, j'aperçois, loin en dessous de moi ce site que je veux approcher : le Dromadaire des Belles Ombres. J'hésite, je fais quelques allers-retours et zut. Je pose le sac sur le chemin puis débaroule un couloir herbeux jusqu'à m'approcher du Dromadaire.
Le Dromadaire des Belles Ombres... Il a deux bosses ! Chameau va ! A l'arrière plan : les sommets de Belledonne.
Bon, je laisse le Dromadaire des Belles Ombres, continue un peu vers l'est, jusqu'à me rapprocher du rocher dit "des Griffes de l'Ours".
Je trouve un couloir pas trop pentu pour remonter vers le sangle supérieur.
Je retourne chercher mon sac. Déjeuner, déjà ! Sur le sangle, une belle orchidée.
Déterminée grâce au net, l'orchidée du jour est une Orchis verdâtre. Le label qui tire la langue...
A ce stade, le sangle des Belles Ombres se resserre encore, ce n'est plus l'endroit pour faire des cabrioles !
Pas trop besoin de commenter, les images parlent d’elles-mêmes, non ?
Juste dire quand même qu'aussi impressionnant que cela paraisse, en fait le chemin est sûr (quand il est sec, en tout cas !). Certes il faut être précautionneux, car le sangle n'est pas plat : chaque traversée de couloir commence par une descente, où le poids du sac s'amuse à vous pousser dans la pente... On va lentement.
Vers le bout nord du sangle des Belles Ombres, les deux derniers cirques traversés sont les plus vertigineux.
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